Mémoires historiques/32

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Maisons héréditaires
Deuxième maison
T’ai-Kong de Ts’i

CHAPITRE XXXI

Deuxième maison héréditaire

T’ai-Kong de Ts’i


p.34 Lu Chang, (surnommé) T’ai-kong-wang (101), était un homme des bords de la mer orientale. Son ancêtre avait été (un des chefs des) quatre montagnes (102) ; il avait aidé Yu à régler les eaux et les terres et avait eu le plus grand mérite. Au temps de Yu (Choen) et des Hia, il reçut en fief (le territoire de) Lu ; d’autres (membres de sa famille) reçurent en fief le territoire de Chen (103) ; leur nom p.35 de clan était Kiang. Au temps des (dynasties) Hia et Chang, (les fiefs de) Chen et Lu furent parfois conférés à des branches secondaires (de la famille), tandis que les fils et les petits-fils (104) furent parfois de simples particuliers ; (Lu) Chang fut ensuite le descendant de ces derniers. Son nom de clan primitif était Kiang ; mais un nom de famille fut tiré de son fief ; et c’est pourquoi il s’appela Lu Chang.

Lu Chang était, semble-t-il, pauvre et misérable ; il était vieux ; c’est en pêchant à la ligne qu’il entra en relations avec le Chef de l’ouest (105), (de la maison) des Tcheou. Au moment de sortir pour chasser, le Chef de l’ouest avait consulté les sorts qui lui avaient répondu :

— Ce que vous prendrez, ce n’est ni un dragon long, ni un dragon tch’e, ni un tigre, ni un ours ; ce que vous prendrez, c’est celui qui secondera un roi souverain.

Alors le Chef de l’ouest alla chasser ; il rencontra en effet T’ai-kong au nord de la (rivière) Wei. Il causa avec lui et, y prit grand plaisir ; il dit :

— Déjà mon ancêtre l’Illustre duc (T’ai-kong) avait dit : « Il doit y avoir un homme saint qui trouvera par hasard (le chef de la maison des) Tcheou ; les Tcheou, grâce à lui, deviendront prospères. » Vous êtes en vérité cet homme. Notre p.36 Illustre duc, (T’ai-kong) vous a prévu (wang).

Il lui donna donc le surnom de T’ai-kong-wang (celui que l’illustre duc a prévu) ; il le mit dans son char et revint avec lui ; il le nomma précepteur.

Suivant une autre tradition, T’ai-kong était un homme d’une science étendue qui était au service de  Tcheou (106) ; Tcheou étant méchant, il le quitta et alla de çà et de là, donnant des conseils aux seigneurs ; il ne rencontra personne (qui sût l’apprécier) ; c’est alors qu’en définitive il se réfugia dans l’ouest auprès du Chef de l’ouest, (de la maison des) Tcheou.

Suivant une autre tradition, Lu Chang était un simple particulier qui vivait caché sur le rivage de la mer. Lorsque le Chef de l’ouest, (de la maison des) Tcheou, fut retenu à Yeou-li (107), San I-cheng et Hong Yao, qui connaissaient depuis longtemps Lu Chang, le mandèrent. Lu Chang dit, de son coté :

— J’ai entendu dire que le Chef de l’ouest était un sage et qu’en outre il traitait fort bien les vieillards.

Il alla donc. Ces trois hommes, en vue de (délivrer le) Chef de l’ouest, cherchèrent une belle femme et des objets merveilleux (108) qu’ils offrirent à Tcheou pour racheter le Chef de l’ouest. Le Chef de l’ouest put ainsi sortir et retourner dans son pays.

Quoique les récits qu’on fait sur la manière dont Lu Chang servit les Tcheou soient différents, l’essentiel est cependant qu’il fut le précepteur des rois Wen et Ou.

Lorsque Tch’ang, Chef de l’ouest, (de la maison des) Tcheou, se fut échappé de Yeou-li et fut revenu, il fit secrètement avec Lu Chang des projets sur les moyens de pratiquer la vertu en renversant le gouvernement p.37 des Chang. Cette entreprise demandait une grande puissance militaire ainsi que des plans très habiles ; c’est pourquoi, dans les générations suivantes, ceux qui ont parlé de la guerre et de la puissance secrète des Tcheou, ont tous vénéré T’ai-kong comme l’instigateur des projets.

Le gouvernement du Chef de l’ouest, (de la maison des) Tcheou fut juste ; puis il trancha le différend entre Yu et Joei (109). Alors les poètes déclarèrent que le Chef de l’ouest avait reçu le décret (du Ciel) et ils dirent :

— Le roi Wen a battu Tch’ong, Mi-siu, les K’iuen-i ; il a grandement construit la ville de Fong (110).

Si les deux tiers de l’empire se soumirent aux Tcheou, cela fut dû en grande partie aux avis de T’ai-kong.

A la mort du roi Wen, le roi Ou lui succéda, et, dans la neuvième année de son règne, voulut reprendre l’œuvre du roi Wen ; il partit en expédition guerrière du côté de l’est, afin de voir si les seigneurs se réuniraient (autour de lui), ou non. Les soldats se mirent en marche ; le Che-chang-fou (111), tenant dans sa main gauche la hache jaune et ayant dans sa main droite le guidon blanc, dit en haranguant (les soldats) :

— Rhinocéros verts (112) ! Rhinocéros verts ! Rassemblez vos multitudes ; réunissez vos barques et vos rames ; ceux qui arriveront p.38 en retard seront décapités.

Ils arrivèrent au gué de Mong ; les seigneurs qui se réunirent là sans qu’on leur eût fixé de rendez-vous furent au nombre de huit cents. Les seigneurs disaient tous :

— On peut attaquer Tcheou.

Le roi Ou dit :

— On ne le peut pas encore.

Il ramena ses soldats en arrière ; il fit avec T’ai-kong cette grande harangue (113).

Deux ans plus tard, Tcheou tua le fils de roi Pi-kan et emprisonna le vicomte de Ki (114). Le roi Ou se disposa à attaquer Tcheou ; il consulta les sorts au moyen de l’écaille de tortue ; les fissures ne furent pas de bon augure ; un orage violent de vent et de pluie survint ; tous les principaux ministres étaient saisis de crainte ; seul, T’ai-kong resta fermement résolu et encouragea le roi Ou ; celui-ci alors se mit en marche. La onzième année, le premier mois, au jour kia-tse, il fit la harangue dans la campagne de Mou (115) et attaqua Tcheou, (de la dynastie) Chang ; la défaite des soldats de Tcheou fut complète ; Tcheou revint en arrière et monta sur la Terrasse du Cerf (116) ; alors (le roi Ou) poursuivit Tcheou et lui coupa la tête. Le lendemain, le roi Ou se tient debout auprès du dieu de la terre ; tous les principaux ministres lui offrirent l’eau pure (117) ; K’ang le puîné, (prince de) Wei, avait l’enveloppe de toile, l’étoffe et la natte (118) ; le Che-chang-fou conduisait la victime ; le clerc I écrivit sur une tablette et prononça la prière pour informer les dieux qu’on avait châtié les crimes de Tcheou. (Le roi Ou) distribua p.39 les pièces de monnaie de la Terrasse du Cerf et donna le grain de Kiu-kiao afin de secourir le pauvre peuple. Il éleva un tertre sur la tombe de Pi-kan ; il délivra de prison le vicomte de Ki ; il emporta les neuf trépieds ; il pratiqua le bon gouvernement des Tcheou ; il donna à l’empire la rénovation. Les conseils du Che-chang-fou furent de beaucoup de poids (dans toutes ces affaires).

Alors le roi Ou, ayant soumis les Chang et régnant sur tout l’empire, conféra au Che-chang-fou (le fief de) Yng-k’ieou (119), (dans le pays) de Ts’i. (T’ai-kong) se rendit du côté de l’est pour prendre possession de son royaume ; il s’arrêtait en route et allait lentement ; un homme d’une auberge (120) dit :

— J’ai appris que l’occasion est difficile à trouver et facile à perdre ; notre hôte repose très tranquillement ; ce n’est peut-être pas lui qui prendra possession du royaume.

T’ai-kong entendit ce propos ; il s’habilla de nuit et se mit en marche ; à l’aube il arriva dans son royaume. Le marquis de Lai (121) était venu l’attaquer et il lutta contre lui à Yng-k’ieou. Yng-k’ieou était limitrophe de Lai ; les gens de Lai étaient des barbares ; il se trouvait que Tcheou, (de la dynastie Chang), avait fait des troubles, que les Tcheou venaient de s’assurer (l’empire) et qu’ils n’avaient point encore rassemblé (sous leur autorité) les contrées éloignées ; c’est pourquoi (les gens de Lai avaient profité de l’occasion pour) disputer à T’ai-kong son royaume.

T’ai-kong, étant arrivé dans son royaume, pratiqua un p.40 bon gouvernement ; il se conforma aux mœurs du pays, simplifia les rites, fit fleurir partout les travaux des marchands et des artisans, favorisa le commerce avantageux des poissons et du sel ; alors les hommes de valeur et les gens du peuple vinrent en foule chercher asile dans le pays de Ts’i ; Ts’i devint un grand royaume.

Puis, au temps de la jeunesse du roi Tch’eng, de (la dynastie) Tcheou, (les princes de) Hoan et de Ts’ai suscitèrent des troubles ; les barbares de la région du Hoai (122) se révoltèrent contre les Tcheou ; alors le duc Kang, de Chao, fut envoyé auprès de T’ai-kong pour lui donner ce mandat (123) :

— A l’est jusqu’à la mer, à l’ouest jusqu’au (Hoang)-ho, au sud jusqu’à Mou-Ling (124), au nord jusqu’à Ou-ti (125), les seigneurs des cinq degrés et les chefs des neuf provinces (126), réellement vous aurez le droit de les châtier.

A partir de ce moment, Ts’i, ayant le droit de châtier et de combattre, devint un grand royaume ; sa capitale fut à Yng-k’ieou.

Quand T’ai-kong mourut, il devait avoir plus de cent ans.

p.41 Son fils, Lu-ki, qui fut le duc Ting (127), prit le pouvoir. Le duc Ting mourut. — Son fils, To, qui fut le duc I, prit le pouvoir. Le duc I mourut. — Son fils, Ts’e-mou, qui fut le duc Koei, prit le pouvoir. Le duc Koei mourut. — Son fils, Pou-chen, qui fut le duc Ngai, prit le pouvoir.

Au temps du duc Ngai, le marquis de Ki (128) parla mal de lui au (roi de la dynastie) Tcheou ; celui-ci fit bouillir le duc Ngai (129), puis donna le pouvoir à son frère cadet, Tsing, qui fut le duc Hou. Le duc Hou émigra et fixa sa capitale à P’ou-kou (130) ; c’était alors l’époque du roi I, de (la dynastie) Tcheou. Un jeune frère cadet du duc Ngai, qui était issu de la même mère que lui et qui s’appelait Chan, détestait le duc Hou ; avec son parti il se mit donc à la tête des gens de Yng-k’ieou, attaqua par surprise et tua le duc Hou ; puis il prit lui-même le pouvoir ; ce fut le duc Hien. La première année de son règne, le duc Hien chassa tous les fils du duc Hou ; ensuite il émigra de P’ou-kou  et fixa sa capitale et son gouvernement à Lin-tse. La neuvième année, le duc Hien mourut. Son fils, Cheou, qui fut le duc Ou, lui succéda.

La neuvième année (842) du duc Ou, le roi Li, de (la dynastie) Tcheou, sortit (de sa capitale) et vint se réfugier p.42 à Tche. La dixième année (841), la maison royale fut troublée ; les grands ministres exercèrent le gouvernement ; le nom (de cette régence) fut Kong-ho (131). La vingt-quatrième année (827), le roi Siuen, de (la dynastie) Tcheou, prit le pouvoir. La vingt-sixième année (825), le duc Ou mourut. Son fils, Ou-ki, qui fut le duc Li, prit le pouvoir.

Le duc Li fut violent et cruel ; c’est pourquoi le fils du duc Hou rentra dans le pays de Ts’i ; les gens de Ts’i désiraient lui donner le pouvoir ; ils attaquèrent donc ensemble et tuèrent le duc Li ; mais le fils du duc Hou périt aussi dans la bataille. Alors les gens de Ts’i nommèrent prince Tch’e, fils du duc Li ; ce fut le duc Wen ; puis ils mirent à mort avec leur parenté soixante-dix hommes qui avaient tué le duc Li.

Après douze ans de règne, le duc Wen mourut (804). — Son fils, T’o, qui fut le duc Tch’eng, prit le pouvoir ; après neuf ans de règne, le duc Tch’eng mourut (795). — Son fils, Keou, qui fut le duc Tchoang, prit le pouvoir. La vingt-quatrième année (771) du duc Tchoang, les K’iuen-jong tuèrent le roi Yeou ; les Tcheou émigrèrent du côté de l’est (et se fixèrent) à Lo ; (le prince de) Ts’in pour la première fois fut mis au rang des seigneurs. La cinquante-sixième année (739), (des gens de) Tsin assassinèrent leur prince, le marquis Tchao. La soixante-quatrième année (731), le duc Tchoang mourut, Son fils, Lou-fou, qui fut le duc Hi, prit le pouvoir.

La neuvième année (722) du duc Hi fut la première année du règne du duc Yn, de Lou. La dix-neuvième année (712), le duc Hoan, de Lou, assassina son frère aîné, le duc Yn, et se donna lui-même le titre de prince. p.43 La vingt-cinquième année (706), les Jong septentrionaux attaquèrent Ts’i ; (le prince de) Tcheng envoya son héritier présomptif, Hou, au secours de Ts’i ; (le duc de) Ts’i désira donner une de ses filles en mariage à Hou, mais celui-ci dit :

Tcheng est petit, tandis que Ts’i est grand et n’est point notre égal.

Il refusa donc. La trente-deuxième année (699), I-tchong-nien, frère cadet du duc Hi et issu de la même mère que lui, mourut ; son fils s’appelait le kong-suen Ou-tche ; le duc Hi l’aimait et ordonna qu’il eût le même rang, le même costume et la même pension que l’héritier présomptif. La trentetroisième année (698), le duc Hi mourut. L’héritier présomptif, Tchou-eul, prit le pouvoir ; ce fut le duc Siang.

Première année (697) du duc Siang : au temps où (le duc Siang) était héritier présomptif, il avait eu des querelles avec Ou-tche ; quand il eut pris le pouvoir, il retira à Ou-tche son rang et son costume ; Ou-tche en eut du ressentiment.

La quatrième année (694), le duc Hoan, de Lou, vint avec sa femme dans le pays de Ts’i ; le duc Siang, de Ts’i, avait eu autrefois des relations secrètes avec la femme (du duc) de Lou, car celle-ci était la sœur cadette du duc Siang ; dès le temps du duc Hi, elle était devenue la femme du duc Hoan, de Lou ; quand le duc Hoan vint (dans le pays de Ts’i), le duc Siang reprit ses relations (avec sa femme) ; le duc Hoan, de Lou, en fut informé et se mit en colère contre sa femme qui en avertit le duc Siang de Ts’i. Celui-ci donna un banquet au prince de Lou et l’enivra ; il chargea un homme robuste nommé P’ong-cheng, de prendre dans ses bras le prince de Lou et de le monter dans son char ; (P’ong-cheng) put ainsi broyer (dans son étreinte) et tuer le duc Hoan, de Lou ; quand on descendit le duc Hoan du char, il était mort.

p.44 Les gens de Lou s’en plaignirent ; alors le duc Siang, de Ts’i, fit périr P’ong-cheng, pour s’excuser auprès de Lou.

La huitième année (690), (le duc Siang) attaqua (la principauté de Ki ; (le prince de) Ki émigra et abandonna sa ville.

La douzième année (686) (survinrent les faits suivants) : auparavant, [(132) le duc Siang avait envoyé Lien Tch’eng et Koan Tche-fou tenir garnison à K’oei-k’ieou (133) ; ils étaient allés à la saison des melons ; ils devaient être remplacés quand reviendrait la saison des melons ; or, un an s’était écoulé depuis qu’ils étaient allés tenir garnison et, à la fin de la saison des melons, le duc n’avait pris aucune mesure pour envoyer des gens les remplacer ; quelqu’un demanda pour eux qu’on les remplaçât ; le duc n’y consentit pas ; c’est pourquoi ces deux hommes furent irrités et complotèrent avec le kong-suen Ou-tche de faire des troubles. Lien Tch’eng avait une jeune cousine germaine qui faisait partie du harem du duc, mais qui n’était point en faveur ; il la chargea d’espionner le duc Siang, en lui disant :

— Si l’affaire réussit, on vous fera femme de Ou-tche.

En hiver, au douzième mois, le duc alla faire une excursion à Kou-fen (134) et chassa à Pei-k’ieou (135) ; il aperçut un sanglier ; quelqu’un de sa p.45 suite dit :

— C’est P’ong-cheng (136) ;

le duc irrité lui décocha une flèche ; le sanglier se dressa comme un homme et gémit ; le duc, saisi de peur, tomba de son char ; il se blessa au pied et perdit sa chaussure ; à son retour, il fit frapper de trois cents coups de fouet le chef cordonnier Fou. Fou sortit du palais ; or Ou-tche, Lien Tch’eng, Koan Tche-fou et leurs amis, apprenant que le duc était blessé, s’étaient mis à la tête de leur parti pour attaquer à l’improviste le palais ; ils rencontrèrent le chef-cordonnier Fou qui leur dit :

— Vous allez ne pas pouvoir entrer dans le palais redoutable (137) ; il n’est point facile de pénétrer dans le palais redoutable.

Ou-tche ne le croyait pas ; mais Fou lui ayant montré ses plaies, il ajouta foi à ses paroles ; il attendit hors du palais et ordonna à Fou d’entrer le premier. Fou, étant entré le premier, cacha aussitôt le duc Siang derrière une porte ; au bout d’un assez long temps, Ou-tche et les siens prirent peur et firent irruption dans le palais ; Fou, contrairement (à ce qu’on attendait de lui), se rangea avec les eunuques et les ministres favoris du duc pour attaquer Ou-tche et les siens ; (Fou et les gens du duc) n’eurent pas l’avantage et périrent tous. Ou-tche, étant entré dans le palais, cherchait le duc sans le trouver ; quelqu’un aperçut un pied d’homme derrière une porte ; il tira (la porte) pour voir ; c’était le duc Siang ; il le fit p.46 aussitôt périr. Alors Ou-tche se nomma prince de Ts’i.]

La première année (685) du duc Hoan (138), au printemps, le prince de Ts’i, Ou-tche, alla faire une excursion à Yong-lin (139) ; les gens de Yong-lin avaient un sujet de ressentiment contre Ou-tche ; quand il fut venu chez eux, ils l’attaquèrent par surprise et le tuèrent. Ils en informèrent les grands officiers de Ts’i en disant :

Ou-tche a assassiné le duc Siang et s’est arrogé le pouvoir ; avec respect nous lui avons appliqué la peine capitale ; que les grands officiers nomment à sa place celui des kong-tse qui doit être nommé ; qu’ils décrètent et ils seront obéis.

Autrefois, le duc Siang avait fait mourir en l’enivrant le duc Hoan, de Lou ; il avait eu des relations avec sa femme ; il avait mis à mort, soit individuellement, soit avec leur parenté, un grand nombre de gens qui n’auraient pas dû (être tués) ; il s’était livré à la débauche avec ses femmes ; il avait souvent outragé les principaux ministres ; tous ses frères cadets craignaient que le malheur ne les atteignît ; c’est pourquoi le premier des frères cadets, Kieou, s’enfuit dans (le pays de) Lou, car sa mère était une fille (du prince) de Lou ; Koan Tchong et Chao Hou étaient ses précepteurs ; le second des frères cadets, Siao pe, s’enfuit à Kiu (140) ; Pao Chou était son précepteur ; la mère de Siao pe était fille (du prince) de Wei ; elle avait été la favorite du duc Hi. Siao pe, dès sa jeunesse, avait été fort ami du grand officier Kao Hi ; lorsque les p.47 gens de Yong-lin eurent tué Ou-tche et qu’il fut question de nommer un prince, Kao et Kouo dépêcha d’avance un messager à Kiu pour mander secrètement Siao pe. (Le prince de) Lou, de son côté, apprenant que Ou-tche était mort, fit partir des soldats pour escorter le kong-tse Kieou et chargea Koan Tchong de prendre le commandement d’une autre troupe pour barrer le chemin de Kiu ; une flèche atteignit Siao-pe à sa boucle de ceinture ; Siao pe feignit d’être mort ; Koan Tchong envoya des messagers porter promptement cette nouvelle à Lou ; les gens de Lou, qui escortaient Kieou, ralentirent alors leur marche ; au bout de six jours ils arrivèrent à (la capitale de) Ts’i ; mais Siao pe y était déjà entré et Kao Hi lui avait conféré le pouvoir ; ce fut le duc Hoan. Lorsque le duc Hoan avait été atteint à sa boucle de ceinture, il avait feint d’être mort pour tromper Koan Tchong ; aussitôt après, il s’était mis dans un char fermé (142) et avait marché en toute hâte ; comme d’autre part il avait à l’intérieur (de la capitale) la complicité de Kao et Kouo, il avait pu entrer le premier et prendre le pouvoir.

(Le duc Hoan) envoya des soldats s’opposer aux (troupes de) Lou ; en automne, ils combattirent Lou à Kan-che (143) ; les soldats de Lou furent battus et lâchèrent pied ; les soldats de Ts’i avaient ménagé une embuscade par laquelle ils coupèrent la retraite aux gens de Lou. (Le duc de) Ts’i envoya au (duc de) Lou une lettre où il lui p.48 disait :

— Le prince Kieou est mon frère ; je ne saurais le mettre à mort ; je prie (le duc de) Lou de le faire périr lui-même ; quant à Chao Hou et à Koan Tchong, ce sont nos ennemis ; je vous prie de faire en sorte que je puisse me délecter à les hacher et à les mettre en saumure. Si vous vous y refusez, j’assiégerai (la capitale de) Lou.

Les gens de Lou, étant dans une situation critique, tuèrent le prince Kieou à Cheng-tou (144). Chao Hou se suicida ; Koan Tchong demanda à être emprisonné.

Lorsque le duc Hoan avait pris le pouvoir et qu’il avait envoyé des soldats attaquer Lou, le désir de son cœur était de tuer Koan Tchong. Pao Chou-ya lui dit :

— J’ai eu le bonheur d’accompagner Votre Altesse et vous avez pu en définitive prendre le pouvoir ; vos ministres les plus élevés en dignité seraient incapables d’accroître votre puissance ; s’il ne s’agit pour vous que de gouverner Ts’i, Kao Hi et Pao Chou-ya y suffiront ; mais si vous avez le désir de devenir roi souverain, sans Koan I-ou, ce sera impossible. Le royaume où résidera (Koan) I-ou deviendra un puissant royaume ; il ne faut pas le laisser échapper.

Alors le duc Hoan suivit ce conseil ; il feignit de mander Koan Tchong, comme s’il voulait se délecter (à son supplice), mais en réalité il voulait le prendre à son service. Koan Tchong savait (que les choses se passeraient ainsi), et c’est pourquoi il avait demandé à aller (dans le pays de Ts’i). Pao Chou-ya alla recevoir Koan Tchong, et, arrivé à T’ang-feou (145), p.49 il lui enleva les entraves aux pieds et aux mains. Après s’être purifié, (Koan Tchong) fut reçu en audience par le duc Hoan ; le duc Hoan le traita avec beaucoup d’honneur, le nomma grand officier et le chargea du gouvernement. Quand le duc Hoan eut Koan Tchong ainsi que Pao Chou, Si P’ong et Kao Hi, il réforma le gouvernement du royaume de Ts’i ; il enrôla les soldats par (groupes de) cinq familles (146) ; il institua un bénéfice sur la monnaie, le poisson et le sel, afin de secourir les pauvres et de rétribuer les hommes sages et capables. Tous les gens de Ts’i furent heureux.

La deuxième année (684), (le duc Hoan) attaqua et anéantit (la principauté de) T’an (147) ; le vicomte de T’an s’enfuit à Kiu. Auparavant, à l’époque où le duc Hoan était fugitif, il avait passé par T’an et (le vicomte de) T’an avait été impoli pour lui ; c’est pourquoi il l’attaqua.

La cinquième année (681), (le duc Hoan) attaqua Lou ; le général et l’armée de Lou furent battus. Le duc Tchoang, de Lou, proposa de livrer la ville de Soei (148) pour p.50 avoir la paix ; le duc Hoan y consentit ; il eut une entrevue à Ko (149) avec (le prince de) Lou et conclut avec lui un traité. Au moment où (le prince de) Lou allait conclure le traité, Ts’ao Mo (150) menaça d’un poignard (151) le duc Hoan sur l’autel (152) en lui disant :

— Rendez à Lou le territoire que vous lui avez ravi.

Le duc Hoan y ayant consenti, Ts’ao Mo jeta son poignard, se tourna vers le nord et prit l’attitude d’un sujet. Plus tard, le duc Hoan se repentit (de sa promesse) ; il désira ne pas donner à Lou son territoire et tuer Ts’ao Mo. Koan Tchong lui dit :

— Après avoir consenti quand vous étiez menacé, violer la foi jurée et mettre à mort (Ts’ao Mo), c’est, pour jouir d’une petite satisfaction, abandonner tout le crédit que vous avez auprès des seigneurs et perdre l’appui de l’empire ; vous ne sauriez (agir ainsi).

Alors donc (le duc Hoan) donna à Ts’ao Mo tous les territoires qu’avait perdus Lou après trois défaites. Les seigneurs l’apprirent ; tous eurent confiance dans (le duc de) Ts’i et désirèrent s’attacher à lui.

La septième année (679), les seigneurs se réunirent auprès du duc Hoan à Kiuen (153) ; c’est alors que le duc Hoan commença à avoir l’hégémonie.

p.51 La quatorzième année (672), le fils du duc Li, de Tch’en, (dont le nom personnel était) Wan, et dont l’appellation était King-tchong, vint se réfugier dans (le pays de) Ts’i ; le duc Hoan, de Ts’i, voulait le nommer haut dignitaire, mais il déclina (cet honneur) ; (le duc Hoan) le nomma alors directeur des artisans ; ce fut l’ancêtre de T’ien Tch’ang (dont l’appellation est) Tch’eng-tse (154).

La vingt-troisième année (663), les Jong des montagnes attaquèrent (le pays de) Yen ; (le prince de) Yen déclara à Ts’i le danger qu’il courait ; le duc Hoan, de Ts’i, vint au secours de Yen et battit les Jong des montagnes ; il parvint jusqu’à Kou-tchou (155), puis revint. Le duc Tchoang, de Yen, accompagna le duc Hoan et pénétra sur le territoire de Ts’i ; le duc Hoan dit :

— Exception faite pour le Fils du Ciel, les seigneurs en s’accompagnant les uns les autres ne sortent pas de leurs territoires respectifs ; je ne saurais manquer aux rites à l’égard de Yen.

Alors il sépara par un fossé et détacha le territoire jusqu’où était parvenu le prince de Yen et le donna à Yen. Il invita le prince de Yen à remettre en vigueur le bon gouvernement du duc de Chao, et à payer le tribut aux Tcheou comme au temps (des rois) Tch’eng et K’ang. Les seigneurs ayant appris cela se rangèrent tous à la suite de Ts’i.

Vingt-septième année (659) : la mère du duc Min, de Lou, s’appelait Ngai-kiang et était la sœur cadette du duc Hoan ; elle eut un commerce illicite avec un kong-tse de Lou, nommé K’ing-fou ; K’ing-fou assassina le duc Min ; Ngai-kiang voulait donner le pouvoir à K’ing-fou, p.52 mais les gens de Lou nommèrent le duc Hi. Le duc Hoan, (de Ts’i), manda Ngai-kiang et la fit périr.

La vingt-huitième année (658), le duc Wen, de Wei, souffrit des troubles causés par les (barbares) Ti ; il déclara à Ts’i le danger dans lequel il se trouvait ; (le duc de) Ts’i, à la tête des seigneurs, éleva des remparts à Tch’ou-k’ieou (156) et mit sur le trône le prince de Wei.

La vingt-neuvième année (657), le duc Hoan et sa femme Ts’ai-Ki (157) faisaient une partie de plaisir en bateau ; Ts’ai-Ki était accoutumée à l’eau ; elle agita (la barque dans laquelle était) le duc ; celui-ci eut peur et voulut la faire cesser, mais elle ne s’arrêta pas ; quand il fut sorti du bateau, (le duc), irrité, renvoya Ts’ai-Ki (dans sa famille), mais sans la répudier. (Le prince de) Ts’ai, à son tour, se mit en colère et maria sa fille (à un autre homme) ; le duc Hoan l’apprit et en fut irrité ; il leva des soldats pour combattre (Ts’ai).

La trentième année (656), au printemps, [(158) le duc Hoan, de Ts’i, à la tête des seigneurs, attaqua Ts’ai qui fut mis en déroute complète ; puis il attaqua Tch’ou ; le roi Tcheng, de Tch’ou, leva une année et demanda :

— p.53 Pourquoi envahissez-vous mon territoire ?

Koan Tchong répondit :

— Autrefois, le duc K’ang, de Chao, a donné ce mandat à notre ancêtre T’ai-kong (159) : Les seigneurs des cinq degrés et les chefs des neuf provinces, vous, ayez réellement le pouvoir de les châtier, afin de soutenir et d’appuyer la maison des Tcheou. (Le duc de Chao) conféra au prince notre ancêtre le droit de marcher (160) à l’est jusqu’à la mer, à l’ouest jusqu’au (Hoang-)ho, au sud jusqu’à Mou-Ling, au nord, jusqu’à Ou-ti. (Or) le tribut de Tch’ou qui consiste en paquets d’herbes à trois côtes (161) n’est pas arrivé (à la capitale) ; les sacrifices royaux sont incomplets ; c’est pourquoi nous sommes venus vous le reprocher. (En outre,) lorsque le roi Tchao a fait une expédition dans le sud, il n’est pas revenu (162) ; c’est pourquoi nous sommes venus vous questionner.

Le roi de Tch’ou dit :

— Que le tribut ne soit pas arrivé (à la capitale), c’est un fait (que je reconnais) ; ç’a été une faute de ma part ; comment oserais-je ne pas le fournir ? Si le roi Tchao est sorti (de son royaume) et n’est pas rentré, demandez-en la cause aux rives des fleuves.

Les troupes de Ts’i avancèrent et firent halte à Hing (163).

En été, le roi de Tchou envoya K’iu Hoan, à la tête de soldats, repousser Ts’i ; les troupes de Ts’i reculèrent p.54 et firent halte à Chao-ling (164). Le duc Hoan se vanta à Kiu Hoan de la multitude (de ses soldats) ; K’iu Hoan lui dit :

— Si Votre Altesse agit suivant la raison, elle réussira ; dans le cas contraire, Tch’ou a (la montagne) Fang-tch’eng (165) pour lui tenir lieu de rempart, le Kiang et le Han pour lui servir de fossés ; comment Votre Altesse pourrait-elle avancer ?

Alors (le duc Hoan) fit un traité avec K’iu Hoan et se retira.] — Il traversa (le pays de) Tch’en ; Yuen T’ao-t’o, (du pays) de Tch’en, trompa (le duc de) Ts’i en l’invitant à sortir du côté de l’est (166) ; (la tromperie) fut découverte, et, en automne, Ts’i attaqua Tch’en.

Cette année, (le roi de) Tsin fit périr son héritier présomptif Chen-cheng.

La trente-cinquième année (651), en été, (le duc Hoan) réunit les seigneurs à K’oei-k’ieou (167). Le roi Siang, de (la dynastie) Tcheou, envoya son premier ministre Kong donner en présent au duc Hoan de la viande des sacrifices offerts aux rois Wen et Ou, un arc rouge (168) avec ses flèches, un char de cérémonie ; il l’invitait à ne pas se prosterner (169) ; le duc Hoan désirait acquiescer (à cette invitation), mais Koan Tchong lui ayant dit qu’il ne devait pas le faire, il descendit (de l’autel), se prosterna et reçut les présents.

p.55 En automne, (le duc Hoan) réunit de nouveau les seigneurs à K’oei-k’ieou ; il eut des façons de plus en plus arrogantes ; (le roi de la dynastie) Tcheou envoya à cette réunion son premier ministre Kong ; il y eut un assez grand nombre de seigneurs qui se détachèrent du duc Hoan. Le marquis de Tsin avait été malade et se trouvait en retard (pour aller à la réunion) ; il rencontra le premier ministre Kong qui lui dit :

— Le marquis de Ts’i est arrogant ; n’allez pas.

(Le duc de Tsin) suivit ce conseil.

— Cette année, le duc Hien, de Tsin, mourut ; Li K’o tua Hi-ts’i et Tchouo-tse ; le duc Mou, de Ts’in, à l’instigation de sa femme (170), réintégra le kong-tse I-ou dans le pays de Tsin et l’en nomma prince. Alors le duc Hoan dirigea une expédition contre Tsin pour en réprimer les troubles ; il arriva à Kao-leang (171) ; il envoya Si P’ong nommer un prince de Tsin et s’en retourna.

En ce temps, la maison des Tcheou était diminuée. Seuls (les princes de) Ts’i, Tch’ou, Ts’in et Tsin étaient puissants. Tsin avait commencé par prendre part aux réunions (de seigneurs) ; mais, depuis la mort du duc Hien ce royaume souffrait de discordes intestines ; le duc Mou, de Ts’in, était à l’écart et éloigné ; il ne participait pas aux réunions et aux conventions des royaumes du Milieu ; le roi Tch’eng, de Tch’ou, avait commencé par recueillir les Man de la région de King (172) et les gouvernait ; (ce royaume était un État de barbares) I et Ti qui maintenaient leur indépendance. Il n’y avait donc que Ts’i qui pût organiser les réunions et les conventions p.56 des royaumes du Milieu ; et comme le duc Hoan avait fait preuve de vertu, les seigneurs assistèrent donc en hôtes aux réunions (qu’il tenait). Alors le duc Hoan dit en se vantant (173) :

— Au sud, mes campagnes ont été jusqu’à Chao-ling et j’ai fait le sacrifice wang à la montagne Hiong ; au nord, j’ai combattu les Jong des montagnes (et les pays de) Ling-tche (174) et Kou-tchou ; à l’ouest, j’ai combattu (le pays de) Ta-hia ; j’ai franchi les sables mouvants ; j’ai fortement sanglé mes chevaux, j’ai suspendu mes chars et je suis monté sur le (mont) T’ai-hang ; arrivé au mont Pei-eul, je suis revenu. Parmi les seigneurs, il n’en est aucun qui se soit opposé à moi. J’ai réuni les seigneurs trois fois avec les chars de guerre et six fois avec les chars ordinaires, soit en tout neuf réunions ; j’ai rétabli une fois l’ordre dans l’empire. Si les (souverains des) trois dynasties ont autrefois reçu le mandat, quelle différence y a-t-il cependant (entre ce qu’ils ont fait) et cela ? Je désire célébrer le sacrifice fong sur le T’ai-chan et le sacrifice chan sur le Leang-fou.

Koan Tchong (fit au duc) Hoan de fortes remontrances, mais il ne les écouta pas ; (Koan Tchong) expliqua alors au duc Hoan qu’on ne pouvait célébrer le sacrifice fong qu’après que des objets étranges et précieux des contrées éloignées étaient arrivés ; le duc Hoan alors renonça (à son projet).

La trente-huitième année (648), Tai, frère cadet du roi Siang, de (la dynastie) Tcheou, complota avec les p.57 (barbares) Jong et Ti d’attaquer les Tcheou ; Ts’i envoya Koan Tchong faire la paix entre les Jong et les Tcheou. (Le roi de la dynastie) Tcheou voulait honorer Koan Tchong avec les rites accordés à un haut dignitaire de rang supérieur ; Koan Tchong se prosterna la tête contre terre en disant :

— Votre sujet est doublement sujet (175) ; comment oserais-je (recevoir un tel honneur) ?

Il refusa par trois fois et finit par accepter, dans son entrevue (avec le roi), les rites qui sont accordés à un haut dignitaire de rang inférieur.

La trente-neuvième année (647), Tai, frère cadet du roi Siang, de (la dynastie) Tcheou, vint se réfugier dans (le pays de) Ts’i ; (le duc de) Ts’i envoya Tchong-suen implorer le roi et intercéder en faveur de Tai. Mais le roi Siang s’irrita et n’écouta point (cette prière).

La quarante et unième année (645), le duc Mou, de Ts’in, fit prisonnier le duc Hoei, de Tsin ; il le renvoya (dans son royaume) (176). Cette année-là, Koan Tchong et Si P’ong moururent tous deux (177). Quand Koan Tchong était malade, le duc Hoan lui demanda :

— Parmi tous mes sujets, quel est celui qui pourra m’assister ?

Koan Tchong lui dit :

— Personne mieux que Votre Altesse ne connaît vos sujets.

Le duc dit :

— Que diriez-vous de I-ya (178) ?

(Koan Tchong) répondit :

— Il a tué son fils pour p.58 plaire à Votre Altesse ; ce ne sont pas là des sentiments humains ; il ne saurait être employé.

Le duc reprit :

— Que diriez-vous de K’ai-fang (179) ?

(Koan Tchong) répondit :

— Il a abandonné ses parents pour plaire à Votre Altesse ; ce ne sont pas là des sentiments humains ; il serait difficile de l’admettre dans votre intimité.

Le duc ajouta :

— Que diriez-vous de mon serviteur Tiao ?

(Koan Tchong) répondit :

— Il s’est fait lui-même eunuque pour plaire à Votre Altesse ; ce ne sont pas là des sentiments humains ; il serait difficile de vous l’attacher.

Quand Koan Tchong fut mort, le duc Hoan ne suivit pas ses avis, et, en définitive, il rapprocha de lui et employa ces trois hommes qui eurent un pouvoir absolu.

La quarante-deuxième année (644), les Jong attaquèrent (le roi de la dynastie) Tcheou ; celui-ci déclara à Ts’i le danger dans lequel il se trouvait ; Ts’i ordonna aux seigneurs d’envoyer chacun des soldats pour tenir garnison dans (le pays de) Tcheou. Cette année-là, le kong-tse de Tsin, Tch’ong-eul, vint (dans le pays de Ts’i) et le duc Hoan lui donna sa fille en mariage.

Quarante-troisième année (643) : le duc Hoan de Ts’i avait d’abord eu trois épouses qui s’appelaient Wang-Ki, Siu-Ki et Ts’ai-Ki (180) ; aucune d’elles n’avait eu de fils. Le duc Hoan aimait les femmes et avait un nombreux harem de favorites ; six d’entre elles étaient traitées comme des p.59 épouses : l’aînée des Wei-Ki avait enfanté Ou-koei ; la cadette des Wei-Ki avait enfanté Yuen, qui fut le duc Hoei ; Tcheng-Ki avait enfanté Tchao, qui fut le duc Hiao ; Ko-Yng avait enfanté P’an, qui fut le duc Tchao ; Mi-Ki avait enfanté Chang-jen, qui fut le duc I ; une fille de la famille Song-hoa, dont le nom de clan était Tse, avait enfanté le kong-tse Yong. Le duc Hoan, d’accord avec Koan Tchong, avait confié (celui qui devait être plus tard) le duc Hiao au duc Siang de Song, et l’avait nommé son héritier présomptif. Yong Ou (181) avait la faveur de la respectable Ki, du pays de Wei (182) ; par l’entremise de l’eunuque et serviteur Tiao, il put faire de grands présents (183) au duc Hoan et obtint aussi sa faveur ; le duc Hoan consentit à ce qu’il nommât Ou-koei (son successeur). Après la mort de Koan Tchong, les cinq kong-tse cherchèrent tous à s’assurer le pouvoir. En hiver, le dixième mois, au jour i-hai, le duc Hoan, de Ts’i, mourut. I-ya entra (dans le palais) avec le serviteur Tiao, et, grâce aux amitiés qu’ils avaient dans le harem, ils firent périr tous les officiers (184) ; puis ils nommèrent prince le kong-tse Ou-koei. L’héritier présomptif Tchao s’enfuit dans (le pays de) Song. Lorsque le duc Hoan était tombé malade, les cinq kong-tse (185) avaient mis sur pied leurs factions respectives et s’étaient disputé le droit au trône ; puis, dès que le duc Hoan mourut, ils s’attaquèrent les uns les autres ; c’est pourquoi l’intérieur du palais resta vide p.60 et personne n’osa mettre (le mort) dans un cercueil ; le cadavre du duc Hoan resta soixante-sept jours sur le lit ; les vers du cadavre sortirent par la porte (de la chambre). Le douzième mois, au jour i-hai, Ou-koei prit le pouvoir ; c’est alors qu’on mit (le corps) dans un cercueil et qu’on annonça le deuil ; au jour sin-se, on fit de nuit la toilette du mort et on exposa le cercueil (186).

Le duc Hoan avait eu plus de dix fils ; les seuls importants sont les cinq qui, par après, prirent le pouvoir, (à savoir) : Ou-koei qui mourut après trois mois de règne et n’eut pas de nom posthume ; ensuite, le duc Hiao ; ensuite, le duc Tchao ; ensuite, le duc I ; ensuite, le duc Hoei.

La première année (642) du duc Hiao, au troisième mois, le duc Siang, de Song, à la tête des soldats des seigneurs, ramena Tchao, héritier présomptif de Ts’i, et attaqua Ts’i. Les gens de Ts’i, pris de peur, tuèrent leur prince Ou-koei et voulurent donner le pouvoir à l’héritier présomptif Tchao ; mais les partisans des quatre kong-tse attaquèrent l’héritier présomptif qui se retira dans (le pays de) Song ; (le prince de) Song combattit alors contre les gens de Ts’i et les quatre kong-tse ; le cinquième mois, (le prince de) Song défit les troupes des quatre kong-tse de Ts’i et mit sur le trône l’héritier présomptif Tchao ; ce fut le duc Hiao, de Ts’i. C’est parce que le duc Hoan et Koan Tchong avaient confié l’héritier présomptif au (prince de) Song que celui-ci vint rétablir l’ordre (dans le pays de Ts’i). A cause des troubles, p.61 c’est le huitième mois seulement qu’on ensevelit le duc Hoan (187).

La sixième année (637), au printemps, Ts’i attaqua Song, parce que (le prince de cet État) n’avait pas pris part au traité qui s’était conclu dans (le pays de) Ts’i (188). — En été, le duc Siang, de Song, mourut.

La septième année (636), le duc Wen, de Tsin, prit le pouvoir.

La dixième année (633), le duc Hiao mourut ; son frère cadet, P’an, grâce au kong-tse de Wei, K’ai-fang, qui tua le fils du duc Hiao, put prendre le pouvoir ; ce fut le duc Tchao. Le duc Tchao était fils du duc Hoan ; sa mère s’appelait Ko-Yng.

La première année (632) du duc Tchao, le duc Wen, de Tsin, battit Tch’ou à Tch’eng-pou (189), puis il réunit les seigneurs à Tsien-t’ou (190) ; il rendit hommage (au roi de la dynastie) Tcheou (191) ; le Fils du Ciel chargea (le duc de) Tsin de prendre le titre d’hégémon.

La sixième année (627), les Ti envahirent (le pays de) p.62 Ts’i. — Le duc Wen, de Tsin, mourut (192). — Les soldats de Ts’in furent battus à Hiao (193).

La douzième année (621), le duc Mou, de Ts’in, mourut (194).

La dix-neuvième année (614), au cinquième mois, le duc Tchao mourut. Son fils Cho prit le pouvoir comme prince de Ts’i ; la mère de Cho n’avait pas été en faveur auprès du duc Tchao et personne ne la craignait. Le frère cadet du duc Tchao, Chang-jen, dès la mort du duc Hoan, avait prétendu au pouvoir, mais sans l’obtenir ; il entretenait secrètement des relations avec les hommes sages ; il entourait le peuple de soins et d’affection et il plaisait au peuple ; quand le duc Tchao fut mort, et quand son fils Cho, orphelin et faible, eut pris le pouvoir, (Chang-jen) se réunit à la multitude ; le dixième mois, il assassina Cho, prince de Ts’i, sur la tombe (de son père) ; alors Chang-jen prit le pouvoir ; ce fut le duc I ; le duc I était fils du duc Hoan ; sa mère s’appelait Mi-Ki.

La quatrième année (609) du duc I, au printemps, (survint l’événement suivant) : auparavant, lorsque le duc I n’était encore que kong-tse, il alla chasser avec le père de Ping Chou et eut avec lui, au sujet du gibier, une dispute dans laquelle il n’eut pas l’avantage ; quand il fut monté sur le trône, il coupa les pieds au père de p.63 Ping Chou (195) et fit de Ping Chou son cocher. (D’autre part), la femme de Yong Tche était belle ; le duc la prit dans son harem et fit de Yong Tche son compagnon de char. Le cinquième mois, le duc I alla se promener vers l’étang de Chen (196) ; ces deux hommes (197) prirent un bain et plaisantèrent ; (Yong) Tche dit :

— Fils de l’homme aux pieds coupés !

(Ping) Chou répliqua :

— Mari à qui on a pris sa femme !

Tous deux furent blessés de ces propos et en conçurent de l’irritation ; alors ils complotèrent d’aller se promener avec le duc parmi les bambous ; ces deux hommes tuèrent le duc I sur son char (198) ; ils l’abandonnèrent parmi les bambous et s’enfuirent. Après que le duc I avait pris le pouvoir, il s’était montré arrogant et le peuple ne s’était pas attaché à lui ; les gens de Ts’i repoussèrent donc son fils et allèrent chercher dans le pays de Wei le kong-tse Yuen ; ils le nommèrent ; ce fut le duc Hoei. Le duc Hoei était fils du duc Hoan ; sa mère était une fille (du prince) de Wei et s’appelait la cadette des Wei-Ki. C’est afin d’éviter les troubles (du pays) de Ts’i qu’il se trouvait dans (le pays) de Wei.

La deuxième année (607) du duc Hoei, un (barbare) Ti géant vint ; Wang-tse Tch’eng-fou l’attaqua et le tua. On l’enterra à la porte du nord. — Dans (le pays de) Tsin, Tchao Tch’oan assassina son prince, le duc Ling.

La dixième année (599), le duc Hoei mourut. Son fils, p.64 Ou-ye, qui fut le duc K’ing, prit le pouvoir. Auparavant, Ts’oei Tchou avait eu la faveur du duc Hoei ; à la mort du duc Hoei, (les chefs des familles) Kao et Kouo craignirent qu’il ne les opprimât et le proscrivirent. Tch’oei Tchou s’enfuit dans (le pays de) Wei.

La première année (598) du duc King, le roi Tchoang, de Tch’ou, étant puissant, attaqua (le prince de) Tch’en. — La seconde année (597), il assiégea (la capitale du pays de) Tcheng ; le comte de Tcheng ayant fait sa soumission, il lui rendit son royaume.

La sixième année (593), au printemps, (le duc de) Tsin envoya K’i K’o en mission dans (le pays de) Ts’i ; (le duc de) Ts’i fit cacher des femmes (199) pour qu’elles pussent le voir ; quand K’i K’o monta, les femmes rirent de lui (200). K’i K’o dit :

— Tant que je n’aurai pas vengé (cet affront), je ne passerai pas de nouveau le (Hoang)-ho (201).

A son retour (dans le pays de Tsin), il proposa d’attaquer Ts’i ; le marquis de Tsin n’y consentit pas. Des envoyés de Ts’i vinrent dans (le pays de) Tsin ; K’i K’o arrêta ces envoyés, au nombre de quatre, dans le Ho-nei, et les fit périr (202).

La huitième année (591), Tsin attaqua Ts’i ; Ts’i donna le kong-tse K’iang en otage à Tsin et les soldats de Tsin s’en allèrent.

La dixième année (589), au printemps, Ts’i attaqua p.65 Lou et Wei ; des grands officiers de Lou et de Wei vinrent dans (le pays de) Tsin pour demander des troupes ; tous passèrent par l’entremise de K’i K’o. (Le prince de) T’sin envoya K’i K’o avec huit cents chars de guerre (203) et le titre de commandant de l’armée du centre, Che-sie (204) à la tête de l’avant-garde et Loan Chou à la tête de l’arrière-garde, pour secourir Lou et Wei et attaquer Ts’i.

Le sixième mois, au jour jen-chen, ils entrèrent en contact avec les soldats du marquis de Ts’i au pied de (la montagne) Mei-ki (205) ; au jour koei-yeou (206), ils se rangèrent en bataille à Ngan (207). Fong Tch’eou-fou (208) était l’homme placé à droite du duc K’ing, de Ts’i. Le duc K’ing dit :

— Allons au galop ; dès que nous aurons écrasé l’armée de Tsin, nous nous réunirons pour manger.

Un coup de flèche blessa K’i K’o ; le sang qui coulait allait jusqu’à ses souliers ; (Ki) K’o voulait revenir et rentrer dans les retranchements ; son cocher lui dit :

— La première fois que je suis entré (dans la mêlée), j’ai reçu deux blessures, mais je n’ai point osé dire ma souffrance, car je craignais d’effrayer les soldats ; je désire que vous supportiez (votre douleur).

Ils recommencèrent donc à combattre. Dans la bataille, Ts’i se p.66 trouva dans une situation critique ; (Fong) Tch’eou-fou, craignant que le prince de Ts’i ne fût pris, changea de place avec le duc K’ing qui devint l’homme de droite ; le char s’accrocha à un arbre et s’arrêta ; un capitaine de Tsin, Han Kiue, se prosterna devant le char du prince de Ts’i en disant :

— Notre prince nous a chargé de secourir Lou et Wei.

Tandis qu’il plaisantait ainsi, (Fong) Tch’eou-fou (209) chargea le duc K’ing de descendre du char pour lui chercher à boire ; c’est ainsi que (le duc) put s’échapper en fuyant et rentrer dans son armée. K’i K’o, de Tsin, voulait tuer (Fong) Tch’eou-fou ; celui-ci dit :

— Si celui qui brave la mort pour son prince se voit mis à mort, dans l’avenir il ne se trouvera aucun sujet pour être loyal envers son prince.

(K’i) K’o renonça (à son projet) et (Fong) Tch’eou-fou  put s’enfuir et retourner dans (l’armée de) Ts’i. — Puis l’armée de Tsin poursuivit (les soldats de) Ts’i jusqu’à Ma-ling (210). Le marquis de Ts’i demanda à être pardonné moyennant la livraison d’objets précieux ; (Tsin) n’y consentit pas ; il lui fallait la fille de T’ong-chou, (prince de) Siao (211), laquelle s’était p.67 (autrefois) moquée de (K’i) K’o, et il exigeait que Ts’i traçât tous ses sillons dans la direction de l’est (212). (Ts’i) répondit :

— La fille de (T’ong-)chou est la mère du prince de Ts’i ; la mère du prince de Ts’i est l’égale de la mère du prince de Tsin ; comment feriez-vous d’elle un otage ? D’ailleurs vous nous avez attaqué au nom de la justice ; agir ensuite au nom de la cruauté, comment serait-ce possible ?

Alors (Tsin) consentit (à se relâcher de sa rigueur) et ordonna que (Ts’i) rendît les territoires qu’il avait enlevés à Lou et à Wei.

La onzième année (588), Tsin pour la première fois institua les six hauts dignitaires, afin de récompenser les mérites acquis (à la bataille de) Ngan. — Le duc K’ing, de Ts’i, vint rendre hommage à Tsin ; il voulait honorer du titre de roi le duc King, de Tsin, mais celui-ci n’osa pas l’accepter ; puis (le duc de Ts’i) s’en retourna. Quand il s’en fut retourné, le duc K’ing restreignit ses parcs et ses jardins, allégea les redevances et les impôts, secourut les orphelins, s’informa des malades, épuisa ses provisions pour venir en aide au peuple ; le peuple, de son côté, en fut très content. (Le duc K’ing) traitait avec la plus grande politesse les seigneurs ; jusqu’à sa mort les cent familles lui furent attachées et les seigneurs ne se révoltèrent pas contre lui.

p.68 La dix-septième année (582), le duc K’ing mourut. Son fils, Hoan, qui fut le duc Ling, prit le pouvoir.

La neuvième année (573) du duc Ling, Loan Chou, (du pays) de Tsin, assassina son prince le duc Li.

La dixième année (572), le duc Tao, de Tsin, attaqua Ts’i. Ts’i ordonna au kong-tse Koang d’aller en otage dans (le pays de) Tsin.

La dix-neuvième année (563), (le duc Ling) nomma héritier présomptif son fils Koang ; Kao Heou fut son précepteur ; (Koang et Kao Heou) reçurent l’ordre de réunir les seigneurs et de conclure une convention à Tchong-li (213).

La vingt-septième année (555), Tsin envoya Tchong-hang Hien-tse attaquer Ts’i ; les soldats de Ts’i furent battus ; le duc Ling s’enfuit et rentra dans Lin-tse ; Yen Yng voulait arrêter le duc Ling, mais, comme celui-ci ne suivait pas son conseil, il lui dit :

— Prince, vous aussi êtes sans courage.

Les soldats de Tsin assiégèrent alors Lin-tse dont les habitants défendirent les remparts, mais, sans oser faire une sortie ; Tsin mit le feu dans les faubourgs, puis se retira.

La vingt-huitième année (554) (se passèrent les faits suivants) : auparavant, le duc Ling avait pris pour femme une fille (du prince) de Lou qui avait enfanté Koang, et celui-ci avait été nommé héritier présomptif ; (le duc avait aussi pris pour femmes) Tchong-Ki et Jong-Ki ; Jong-Ki était la favorite ; lorsque Tchong-Ki enfanta un fils nommé Ya, elle le remit à Jong-Ki qui demanda qu’il fût nommé héritier présomptif ; le duc y consentit ; Tchong-Ki dit :

— Vous ne sauriez le faire ; depuis que Koang a été p.69 nommé (héritier présomptif), il a été rangé au nombre des seigneurs. Maintenant, si vous le dégradez sans raison, Votre Altesse s’en repentira sûrement.

Le duc dit :

— Cela ne regarde que moi.

Alors il envoya du côté de l’est l’héritier présomptif Koang et chargea Kao Heou, d’être le précepteur de Ya qui devint l’héritier présomptif. Le duc Ling tomba malade ; Ts’oei Tchou alla chercher l’ex-héritier présomptif Koang, et le mit sur le trône ; ce fut le duc Tchoang. Le duc Tchoang fit mourir Jong-Ki. Le cinquième mois, au jour jen-tch’en, le duc Ling mourut. Le duc Tchoang, ayant pris sa place, s’empara de l’héritier présomptif Ya sur le tertre de Keou-teou et le tua. Le huitième mois, Ts’oei Tchou tua Kao Heou. (Le prince de) Tsin, apprenant les troubles de Ts’i, l’attaqua et arriva jusqu’à Kao-t’ang (214).

La troisième année (551) du duc Tchoang, Loan Yng, grand officier de Tsin, vint se réfugier dans (le pays de) Ts’i. Le duc Tchoang le traita comme un hôte d’importance. Yen Yng et T’ien Wen-tse l’en blâmèrent, mais il n’écouta point (leurs avis).

La quatrième année, (550), le duc Tchoang, de Ts’i, chargea Loan Yng d’entrer secrètement dans Kiu-ou (215), (ville du pays) de Tsin, et de lui ménager des intelligences à l’intérieur de la place. Il le suivit avec ses soldats ; il monta (la chaîne du) T’ai-hang et pénétra à travers (le défilé) Mong-men (216). Loan Yng ayant été p.70 défait, les soldats de Ts’i revinrent ; ils prirent Tchao-ko (217).

La sixième année (548) (se passèrent les faits suivants) : la femme du préfet de T’ang (218) était belle, et, à la mort du préfet de T’ang, Ts’oei Tchou l’avait prise pour femme. Le duc Tchoang eut des rapports avec elle et entra plusieurs fois dans la maison de Ts’oei (Tchou) ; (une fois même) il prit le chapeau de Ts’oei Tchou et le donna à une autre personne, quoique les gens qui l’accompagnaient l’en dissuadassent. Ts’oei Tchou, irrité, voulut profiter de ce que (le duc Tchoang) attaquait Tsin pour s’entendre avec Tsin et attaquer Ts’i à l’improviste ; mais il n’y parvint pas. Le duc Tchoang avait fait battre de verges l’eunuque Kia Kiu ; Kia Kiu continuait à le servir, mais il l’espionnait pour le compte de Ts’oei Tchou, afin de venger son ressentiment.

La cinquième mois, le vicomte de Kiu (219) vint rendre hommage (au duc de) Ts’i qui lui offrit un banquet le jour kia-siu ; Ts’oei Tchou se dit malade et n’assista pas à cette cérémonie ; le jour i-hai (220), le duc vint demander des nouvelles de la maladie de Ts’oei Tchou et en profita pour suivre sa femme ; la femme de Ts’oei Tchou entra dans sa chambre et, aidée de Ts’oei Tchou, en ferma elle-même la porte ; comme elle ne sortait pas, le duc, p.71 le bras autour d’une colonne, se mit à chanter (221). L’eunuque Kia Kiu, qui escortait le duc depuis le palais, entra (avec lui dans la maison de Ts’oei Tchou) et en ferma la porte principale. Les gens de Ts’oei Tchou s’élancèrent les armes à la main hors des appartements intérieurs ; le duc monta sur la terrasse et demanda qu’on le laissât aller ; on n’y consentit pas ; il demanda à faire une convention ; on n’y consentit pas ; il demanda à se suicider dans le temple ancestral ; on n’y consentit pas. Tous lui dirent :

— Le sujet de Votre Altesse, (Ts’oei) Tchou, est malade et ne peut recevoir vos ordres ; (comme son habitation) est près du palais ducal (222), nous qui sommes doublement sujets, nous exerçons à l’envi toute notre vigilance sur les débauchés s’il s’en présente. Nous ne connaissons pas deux consignes.

Le duc (essaya de) franchir le mur ; un coup de flèche l’atteignit à la cuisse ; le duc tomba en arrière et ils le tuèrent aussitôt.

Yen Yng, se tenant debout devant la porte de Ts’oei Tchou, dit :

— Quand le prince meurt pour les dieux du sol et des moissons, alors qu’on meure (avec lui) ; quand il est exilé pour les dieux du sol et des moissons, alors qu’on s’exile (avec lui) ; mais s’il meurt ou s’il est exilé pour des motifs d’ordre privé, sauf ses amis particuliers, qui pourrait se charger (de partager son sort) ?

La porte s’ouvrit et il entra ; il appuya sa tête sur le corps du duc et se lamenta ; il sauta trois fois et sortit. Des gens dirent à Ts’oei Tchou d’avoir soin de le mettre à mort ; Ts’oei p.72 Tchou leur dit :

— Le peuple a les yeux sur lui ; l’épargner, c’est se gagner le peuple.

Au jour ting-tch’eou, Ts’oei Tchou mit sur le trône Tch’ou-kieou, frère cadet du duc Tchoang, mais né d’une autre mère que lui ; ce fut le duc King. La mère du duc King était la fille aînée de Chou-suen Siuen, (du pays) de Lou. Quand le duc King eut pris le pouvoir, il fit de Ts’oei Tchou son conseiller de droite, et de K’ing Fong son conseiller de gauche (223). Les deux conseillers craignaient de voir des troubles s’élever ; aussi firent-ils avec les gens du royaume une convention ainsi conçue :

« Que celui qui n’est pas avec Ts’oei (Tchou) et King (Fong) meure.

Yen-tse leva les yeux au ciel et dit :

— Voilà ce dont moi, (Yen) Yng, je ne me rendrai point coupable ; ceux qui sont fidèles à leur prince et qui se proposent le bien des dieux du sol et des moissons, ceux-là seuls je les suis.

Il refusa de prêter le serment. King Fong voulait tuer Yen-tse ; Ts’oei Tchou lui dit :

— C’est un sujet loyal ; épargnons-le.

Le grand historien de Ts’i écrivit : « Ts’oei Tchou assassina le duc Tchoang. » Ts’oei Tchou le fit périr. Son frère cadet écrivit de nouveau (la même chose) et Ts’oei Tchou le fit périr à son tour. Le plus jeune frère écrivit encore une fois (la même chose) ; alors Ts’oei Tchou lui fit grâce.

La première année (547) du duc King, (survinrent les faits suivants) : Ts’oei Tchou avait eu d’abord deux fils nommés (Ts’oei) Tch’eng et (Ts’oei) K’iang ; leur mère étant morte, il prit pour femme la fille de Tong-kouo (224) p.73 qui enfanta (un fils appelé) (Ts’oei) Ming. Cette Tong-kouo chargea (T’ang) Ou-kieou, qui était le fils qu’elle avait eu de son premier mari, et (Tong-kouo) Yen, qui était son frère cadet, de conseiller Ts’oei (Tchou). (Ts’oei) Tch’eng ayant commis quelque faute, les deux conseillers s’empressèrent de le punir et de donner le droit d’aînesse à (Ts’oei) Ming ; (Ts’oei) Tch’eng demanda à rester jusqu’à sa vieillesse dans (la ville de) Ts’oei (225) ; Ts’oei Tchou y consentit, mais ses deux conseillers ne l’autorisèrent point, disant :

— Ts’oei est la ville ancestrale (de votre famille) ; c’est impossible.

(Ts’oei) Tch’eng et (Ts’oei) K’iang, irrités, se plaignirent à King Fong ; King Fong avait de l’inimitié pour Ts’oei Tchou et désirait sa perte. (Ts’oei) Tch’eng et (Ts’oei) K’iang tuèrent (T’ang) Ou-kieou et (Tong-kouo) Yen dans la maison de Ts’oei Tchou. Tous les gens de la maison s’enfuirent et disparurent. Ts’oei Tchou furieux, mais n’ayant personne (avec lui), chargea un eunuque de lui servir de cocher et alla voir King Fong. Celui-ci lui dit :

— Permettez-moi de me charger de les punir de mort pour vous.

Sur son ordre, Lou-pou P’ie, qui était un ennemi personnel de Ts’oei Tchou, alla attaquer la famille Ts’oei ; il tua (Ts’oei) Tch’eng et (Ts’oei) K’iang et détruisit entièrement la famille Ts’oei ; la femme de Ts’oei (Tchou) se suicida et Ts’oei Tchou, ne sachant que devenir, se suicida à son tour (226). p.74 K’ing Fong devint conseiller d’État et exerça toute l’autorité.

La troisième année, (545), au dixième mois, K’ing Fong sortit (de la ville) pour chasser. Depuis que K’ing Fong avait tué Ts’oei Tchou il était devenu de plus en plus arrogant ; il se plaisait au vin et aimait la chasse ; il ne s’occupait pas du gouvernement et avait chargé K’ing Cho (227) de s’en occuper. Comme il y avait eu des dissensions intestines, T’ien Wen-tse dit à (T’ien) Hoan-tse (228) :

— Les troubles vont se produire.

Les familles T’ien, Pao, Kao et Loan complotèrent entre elles d’attaquer la famille K’ing. K’ing Cho envoya des hommes armés de cuirasses monter la garde tout autour du palais de K’ing Fong ; mais les gens des quatre familles les assaillirent tous ensemble et les écrasèrent. A son retour, K’ing Fong ne put rentrer (dans la ville) ; il s’enfuit dans (le pays de) Lou ; puis, les gens de Ts’i ayant fait des reproches au (prince de) Lou, (K’ing) Fong s’enfuit dans (le pays de) Ou ; (le prince de) Ou lui donna (la ville de) Tchou-fang (229) ; il y rassembla toute sa parenté et y résida ; il fut plus riche qu’il ne l’avait été dans (le pays de) Ts’i.

L’automne de cette même année, les gens de Ts’i transférèrent la sépulture du duc Tchoang et exposèrent aux outrages le cadavre de Ts’oei Tchou sur la place publique afin de plaire à la foule.

La neuvième année (539), le duc King envoya Yen Yng dans le pays de Tsin ; (Yen Yng) eut avec Chou-hiang un entretien particulier dans lequel il lui dit :

— Le gouvernement de Ts’i finira par revenir au (chef de) la famille T’ien ; quoique (le chef de) la famille T’ien n’ait p.75 pas une grande vertu, il contrebalance par la considération du bien public ses intérêts personnels (230) et est bienfaisant envers le peuple ; le peuple l’aime. 

La douzième année (536), le duc King se rendit dans (le pays de) Tsin ; il vit le duc P’ing et voulut avec lui attaquer Yen. — La dix-huitième année (530), le duc se rendit de nouveau dans (le pays de) Tsin et y vit le duc Tchao.

La vingt-sixième année (522), (le duc King) alla chasser dans la banlieue de Lou et en profita pour entrer dans (la capitale de) Lou ; lui et Yen Yng s’informèrent des rites (pratiqués dans le pays) de Lou.

La trente et unième année (517), le duc Tchao, de Lou, pour éviter les difficultés suscitées par Ki(-suen P’ing-tse), s’enfuit dans (le pays de) Ts’i ; (le duc de) Ts’i voulait lui donner un apanage de mille dieux du sol (231) ; Tsekia empêcha le duc Tchao (d’accepter). Le duc Tchao proposa alors au (duc de) Ts’i d’attaquer Lou ; (le duc de Ts’i) prit (la ville de) Yun (232) pour y installer le duc Tchao.

p.76 La trente-deuxième année (516), une comète apparut. Le duc King, assis dans la chambre en bois de cyprès, dit en soupirant :

— Cette salle, cette salle, qui l’aura (233) ?

Tous ses ministres pleuraient. Yen-tse se mit à rire ; comme le duc se fâchait, il dit :

— Je ris de tous vos ministres dont la flatterie est exagérée.

Le duc lui dit :

— Une comète en forme de balai est apparue au nord-est, ce qui correspond à la région de Ts’i : c’est pourquoi je m’afflige.

Yen-tse répliqua :

— Votre Altesse a des terrasses élevées et des étangs profonds ; (vous réclamez) des redevances et des impôts comme il ne s’en trouve pas ; les châtiments (que vous infligez), j’ai peur qu’il ne puisse y en avoir davantage ; une étoile extraordinaire (234) doit apparaître ; pourquoi cette comète vous cause-t-elle de la crainte ?

Le duc dit :

— Peut-on conjurer (ce fléau) ou non ?

Yen-tse répondit :

— En dirigeant les choses divines, on peut les invoquer et les faire venir ; on peut aussi les conjurer et les faire s’éloigner. Or les gens du peuple qui souffrent et sont irrités se comptent par myriades ; si Votre Altesse ordonne à un seul homme de conjurer (ce fléau), comment (cet homme) pourra-t-il l’emporter sur cette multitude de bouches (235) ?

En ce temps, le duc King aimait bâtir des palais et des maisons et rassembler des chevaux et des p.77 chiens ; il était prodigue et fastueux ; il exigeait de lourds impôts ; il châtiait durement. C’est pourquoi Yen-tse le blâma de cette manière.

La quarante-deuxième année (506), le roi de Ou, Ho-lu, attaqua Tch’ou et entra dans (la ville de) Yng.

La quarante-septième année (501), Yang Hou, (du pays) de Lou, attaqua son prince ; il ne fut pas vainqueur et s’enfuit dans (le pays de) Ts’i ; il demanda au (duc de) Ts’i d’attaquer Lou. Pao-tse fit des remontrances au duc King qui, alors, emprisonna Yang Hou. Yang Hou parvint à s’échapper et s’enfuit dans (le pays de) Tsin.

La quarante-huitième année (500), (le duc de Ts’i) eut une entrevue amicale avec le duc Ting, de Lou, à Kia-kou (236). Li Tch’ou dit (au duc de Ts’i) :

— Kong K’ieou (237) connaît les rites, mais il est craintif ; je vous propose d’ordonner que des gens de Lai fassent de la musique (238) et d’en profiter pour vous saisir du prince de Lou : vous arriverez ainsi à vos fins.

Le duc King supportait avec peine que K’ong K’ieou fût conseiller de Lou, car il craignait que (Lou) ne prit l’hégémonie ; il suivit donc le plan de Li Tch’ou. Lorsqu’on se trouva réuni, il fit introduire les musiciens de Lai. K’ong-tse gravit les escaliers (239) et chargea les officiers de s’emparer des gens de Lai et de les décapiter ; il fit des reproches au nom des rites au duc King ; le duc King, couvert de honte, rendit à Lou, p.78 pour s’excuser, le territoire qu’il lui avait enlevé. Puis la réunion prit fin et il s’en alla. — Cette année, Yen Yng mourut.

La cinquante-cinquième année (493), Fan et Tchong-hang (239e) se révoltèrent contre leur prince dans (le pays de) Tsin ; (le prince de) Tsin les attaquant avec vigueur, il vinrent (dans le pays de Ts’i) demander du grain. T’ien K’i désirait susciter des troubles et se constituer un parti parmi les révoltés ; il conseilla donc le duc King en ces termes :

— Fan et Tchong-hang ont plusieurs fois bien mérité de Ts’i ; nous ne pouvons pas ne pas les secourir.

Alors (le duc) chargea (T’ien) K’i de secourir (Fan et Tchong-hang) et de leur faire parvenir du grain.

La cinquante-huitième année (490), en été, mourut le fils aîné de la Yen-Ki, épouse du duc King. La Joei-Ki, concubine favorite du duc King, avait enfanté un fils (nommé) T’ou ; T’ou était jeune et sa mère était de condition inférieure ; ils étaient sans influence. Les grands officiers, craignant que (T’ou) ne devînt le successeur (du duc), exprimèrent leur désir qu’on choisît parmi les fils (du duc) un homme adulte et sage, qu’on nommerait héritier présomptif. Le duc King était vieux et n’aimait pas à parler de ce qui concernait sa succession ; en outre, il aimait la mère de T’ou et aurait désiré nommer celui-ci (héritier présomptif) ; il craignait de se prononcer à ce sujet ; il dit alors aux grands officiers :

— Livrez-vous au plaisir ; en quoi l’État souffrirait-il de n’avoir pas de prince ? 

En automne, le duc King tomba malade ; il ordonna à Kouo Hoei-tse (240) et à Kao Tchao-tse (241) de nommer héritier présomptif son jeune fils T’ou, p.79 d’expulser tous les autres kong-tse et de les transférer à Lai.

Le duc King mourut. L’héritier présomptif T’ou prit le pouvoir ; ce fut Yen Jou-tse (242). En hiver, les funérailles n’avaient pas encore été faites ; les kong-tse craignirent d’être mis à mort et tous sortirent (du royaume) et s’enfuirent ; des divers frères aînés de T’ou, nés d’autres mères que lui, les kong-tse Cheou, Pao et K’ien s’enfuirent dans le (pays de) Wei ; les kong-tse Tsou et Yang-chen s’enfuirent dans (le pays de) Lou. Les gens de Lai firent à ce sujet une chanson ainsi conçue (243) :

« A la mort du duc King, vous n’avez point pris part à l’enterrement ; dans les affaires militaires (244), vous n’avez point pris part au conseil ; votre multitude, votre multitude, en quel lieu ira-t-elle (245) ?

La première année de Yen Jou-tse (489), au printemps, T’ien K’i feignit de se mettre au service de Kao (Tchao-tse) et de Kouo (Hoei-tse) ; chaque fois que (l’un d’eux) allait à la cour, (T’ien) K’i montait avec lui sur son char et lui parlait en ces termes :

— Vous avez obtenu (la faveur du) duc ; les grands officiers craignent pour eux-mêmes ; ils désirent comploter de faire des troubles.

D’autre part, il tenait aux grands officiers ce p.80 langage :

— Kao Tchao-tse est redoutable ; puisqu’il ne l’a pas encore manifesté, prévenez-le.

Les grands officiers suivirent (ses conseils). Le sixième mois, T’ien K’i, Pao Mou avec les grands officiers entrèrent en armes dans le palais du duc, pour attaquer Kao Tchao-tse ; (Kao) Tchao-tse, apprenant ce qui se passait, vint avec Kouo Hoei-tse au secours du duc ; les soldats du duc furent battus ; les gens de T’ien K’i les poursuivirent ; Kouo Hoei-tse s’étant enfui dans (le pays de) Kiu, ils revinrent et tuèrent Kao Tchao-tse. Yen Yu (246) s’enfuit dans (le pays de) Lou. — Le huitième mois, Ping I-tse, (du pays) de Ts’i, (s’enfuit aussi dans le pays de Lou) (247). Tien K’i, ayant triomphé des deux conseillers, envoya des gens dans (le pays de) Lou pour y mander le kong-tse Yang-cheng ; Yang-cheng, arrivé dans (le pays de) Ts’i, se cacha secrètement dans la maison de Tien K’i.

Le dixième mois, au jour ou-tse, Tien K’i adressa cette requête aux grands officiers :

— La mère de (T’ien) Tch’ang (248) va faire un sacrifice de poisson et de haricots ; faites-moi la faveur de venir vous réunir à un banquet.

Quand ils furent réunis au banquet, T’ien K’i, qui avait mis Yang-cheng dans un sac, le plaça au milieu des assistants et ouvrit le sac ; il en fit sortir Yang-cheng en disant :

— Celui-ci est le prince de Ts’i (249).

Les grands officiers le reçurent tous prosternés ; (T’ien K’i) s’apprêtait à faire avec les grands officiers une convention jurée et à nommer (Yang-cheng prince de Ts’i) ; Pao Mou était ivre ; (T’ien) K’i, affirmant aux grands officiers ce qui p.81 n’était pas, leur dit :

— Moi et Pao Mou avons résolu de nommer ensemble Yang-cheng.

Pao Mou se fâcha et dit :

— Avez-vous oublié l’ordre donné par le duc King (250) ?

Les grands officiers s’entre-regardèrent et eurent envie de regretter (ce qu’ils avaient fait). Yang-cheng se prosterna devant eux la tête contre terre et dit :

— Si c’est possible, nommez-moi ; sinon restons-en là.

Pao Mou, craignant de s’attirer une calamité, reprit la parole et dit :

— Vous êtes tous fils du duc King ; pourquoi serait-ce impossible ?

Alors il prêta serment avec les autres et on nomma Yang-cheng ; ce fut le duc Tao. Le duc Tao entra dans le palais ; il chargea des gens d’emmener Yen Jou-tse à T’ai (251) et de le tuer sous une tente ; puis il chassa la Joei-tse, mère de (Yen) Jou-tse ; la Joei-tse était de basse condition et (Yen) fou-tse était jeune ; aussi étaient-ils sans autorité et les gens du royaume s’en soucièrent peu.

La première année (488) du duc Tao, Ts’i attaqua Lou et lui prit (les villes de) Hoan (252) et Tch’an (253). Auparavant, lorsque Yang-cheng était réfugié dans (le pays de) Lou, Ki K’ang-tse lui avait donné sa sœur cadette en mariage : quand (Yang-cheng) fut revenu (dans le pays de Ts’i) et fut monté sur le trône, il envoya chercher (sa femme) ; or elle entretenait des relations avec Ki Fang-heou et déclara quels étaient ses sentiments ; (le prince de) Lou n’osa pas la remettre (aux envoyés du duc de p.82 Ts’i), et c’est pourquoi Ts’i attaqua Lou. En définitive, (le duc de Ts’i) ramena la Ki ; celle-ci étant devenue sa favorite, il rendit à Lou le territoire qu’il lui avait enlevé.

Pao (Mou) avait de l’inimitié pour le duc Tao et n’était pas en bons termes avec lui.

La quatrième année (485), (les princes de) Ou et de Lou attaquèrent la région méridionale de Ts’i. Pao (Mou) assassina le duc Tao et en donna avis à Ou. Le roi de Ou, Fou-tch’ai, se lamenta pendant trois jours en dehors de la porte de son camp ; il se disposa à entrer par mer dans (le pays de) Ts’i pour le punir ; les gens de Ts’i battirent (sa flotte) ; alors les troupes de Ou se retirèrent. — Tchao Yang, de Tsin, attaqua Ts’i ; il arriva jusqu’à (la localité appelée) Lai, puis se retira. — Les gens de Ts’i s’entendirent pour mettre sur le trône Jen, fils du duc Tao ; ce fut le duc Kien.

La quatrième année (481) du duc Kien, au printemps, se passèrent les faits suivants : auparavant quand (celui qui devait être plus tard) le duc Kien se trouvait avec son père Yang-cheng dans (le pays de) Lou, K’an Tche gagna ses bonnes grâces ; puis, lorsque (le duc Kien) fut monté sur le trône, il chargea (K’an Tche) d’exercer le gouvernement. Tien (Tch’ang) Tch’eng-tse avait peur de (K’an Tche) et jetait fréquemment les yeux sur lui dans les audiences de la cour. Le cocher Yang dit au duc Kien :

— T’ien (Tch’ang Tch’eng-tse) et K’an (Tche) ne peuvent aller ensemble. Que Votre Altesse choisisse entre eux.

Le duc n’écouta pas (ce conseil).

(K’an Tche) Tse-ouo (254) faisant (une ronde) le soir, rencontra T’ien Ni qui avait tué un homme ; il l’arrêta p.83 aussitôt et rentra avec lui. T’ien (Tch’ang) était alors en bonne intelligence (avec tous ses parents) (255) ; il chargea le prisonnier de se dire malade, puis il envoya du vin à celui qui gardait le prisonnier ; ce gardien s’étant enivré, (T’ien Ni) le tua et put s’échapper. Tse-ouo fit alors prêter serment à tous les membres de la famille T’ien chez le doyen de la famille Tch’en (256).

Auparavant, T’ien Pao avait désiré être un des officiers de Tse-ouo et avait chargé Kong-suen de le recommander. (T’ien) Pao avait eu un deuil, ce qui avait arrêté l’affaire (257), mais ensuite il avait été en définitive nommé officier ; il était en faveur auprès de Tse-ouo. Tse-ouo lui tint ce langage :

— Si je chassais T’ien (Tch’ang) et tous les siens et si je vous mettais à sa place, qu’en diriez-vous ?

Il répondit :

— Ma parenté avec T’ien (Tch’ang) est lointaine ; d’ailleurs ceux qui vous sont opposés ne sont que quelques hommes ; à quoi bon les chasser tous ?

Aussitôt il alla raconter la chose à T’ien (Tch’ang) et à (T’ien Ni) Tse-hang en leur disant :

— Cet homme (258) a la faveur du duc ; si vous ne le prévenez pas, il fera votre malheur.

(T’ien Ni) Tse-hang se logea dans le palais du duc (259).

En été, le cinquième mois, au jour jen-chen, T’ien (Tch’ang) Tch’eng-tse et ses frères montés sur quatre chars (260) entrèrent chez le duc. (K’an Tche) Tse-ouo était p.84 dans sa tente (261) ; il sortit pour aller à leur rencontre ; ils entrèrent aussitôt et fermèrent la porte principale (262) ; un eunuque s’y opposant, (T’ien Ni) Tse-hang (263) le tua. Le duc et sa femme étaient en train de boire du vin sur la Terrasse en bois de t’an ; (T’ien Tch’ang) Tch’eng-tse les fit aller dans les appartements particuliers. Le duc saisit une lance et voulut combattre ; le grand historien Tse-yu lui dit :

— Il n’y a rien là qui ne soit à votre avantage ; on s’apprête à supprimer une chose nuisible (264).

(T’ien Tch’ang) Tch’eng-tse alla se loger dans le bâtiment du trésor ; apprenant que le duc était toujours irrité, il se disposa à sortir (du pays), disant :

— En quel lieu le prince ne sera-t-il pas (265) ?

(T’ien Ni) Tse-hang tira son épée et lui dit :

— L’hésitation est la ruine des entreprises. Qui ne fait pas partie de la famille T’ien (266) ? Par l’ancêtre de (la famille) T’ien, il n’y a pas de raison pour p.85 que je ne vous tue pas (267) !

Alors (T’ien Tch’ang) renonça (à partir).

(K’an Tche) Tse-ouo s’était réfugié chez ses partisans qui attaquèrent une petite porte et la porte principale (du palais) ; sur aucun de ces points ils ne furent vainqueurs. Alors (K’an Tche) sortit (de la capitale) ; T’ien (Tch’ang) le poursuivit : les gens de Fong-k’ieou (268) s’emparèrent de (K’an Tche) Tse-ouo et en donnèrent avis ; on le tua dans la passe de Kouo (269).

(T’ien Tch’ang) Tch’eng-tse voulait tuer (Tong-kouo Kia) Tse-fang, originaire de Ta-lou ; T’ien Ni intercéda pour lui et le sauva. Prétextant un ordre du duc, (Tong-kouo Kia) prit un char sur la route (270) et sortit par la porte Yong (271). (T’ien) Pao (voulut) lui donner un char (272) ; il ne l’accepta pas, disant :

— (T’ien) Ni a intercédé pour moi ; si (T’ien) Pao me donne un char, ce sera comme p.86 si j’avais une entente secrète avec eux ; après avoir servi (K’an Tche) Tse-ouo, si j’ai une entente secrète avec ses ennemis, de quel front paraîtrai-je devant les hommes éminents de Lou et de Wei ?

Le jour keng-tch’en, T’ien Tch’ang interna le duc Kien à Siu-tcheou (273). Le duc dit :

— Si j’avais au début suivi l’avis du cocher Yang (274), je ne me serais pas mis dans cette situation.

Le jour kia-ou, T’ien Tch’ang fit périr le duc Kien à Siu-tcheou. Tien Tch’ang mit alors sur le trône Ngao, frère cadet du duc Kien ; ce fut le duc P’ing. Lorsque le duc P’ing eut pris le pouvoir, T’ien Tch’ang fut son conseiller et exerça seul le gouvernement dans (le pays de) Ts’i (275) ; il détacha du territoire de Ts’i tout ce qui était à l’est de Ngan-p’ing (276) pour en faire l’apanage de la famille T’ien.

La huitième année (473) du duc P’ing, (le royaume de) Yue anéantit (le royaume de) Ou. La vingt-cinquième année (456), (le duc P’ing) mourut. Son fils, Tsi, qui fut le duc Siuen, prit le pouvoir. Le duc Siuen mourut après cinquante et un ans de règne (405). Son fils Tai, qui fut le duc K’ang, prit le pouvoir. T’ien Hoei se révolta à Lin-k’ieou (277).

p.87 La deuxième année (403) du duc K’ang, Han, Wei et Tchao pour la première fois furent mis au rang des seigneurs. La dix-neuvième année (386), T’ien Ho, arrière-petit-fils de T’ien Tch’ang, pour la première fois devint seigneur. Il déporta le duc K’ang sur le bord de la mer. La vingt-sixième année (379), le duc K’ang mourut. La famille Lu (278) vit alors ses sacrifices interrompus ; (le chef de la famille) T’ien entra définitivement en possession du royaume de Ts’i ; ce fut le roi Wei, de Ts’i ; il fut puissant dans l’empire (279).

Le duc grand astrologue dit : J’ai été dans le pays de Ts’i. Depuis le T’ai-chan il s’étend jusqu’à Lang-ya ; au nord, il va jusqu’à la mer ; c’est une région fertile et riche, de deux mille li ; dans la population, parmi ceux dont l’esprit a une grande pénétration, il y en a beaucoup qui cachent ce qu’ils savent (280) ; tel est le naturel que leur a donné le Ciel. Grâce à la sainteté de T’ai-kong furent établis les fondements du royaume ; l’apogée (qui se produisit sous) le duc Hoan (permit de) pratiquer un excellent gouvernement ; ainsi (le prince de Ts’i) put réunir les seigneurs, leur faire prêter serment et se proclamer hégémon. N’était-ce pas d’ailleurs ce qui devait arriver ? (Il y eut là quelque chose de) très vaste ; (on y trouve) certes les caractéristiques d’un grand royaume.

Notes

(101. ) Cf. tome I, n. 04.152.

(102. ) Cf. tome I, n. 01.199. C’est à Po-i qu’il est ici fait allusion ; cf. tome I, notes 01.297, 01.323, etc. On regardait comme descendants de Po-i et comme appartenant au clan Kiang les princes des États de Chen, Ts’i et Hiu.

(103. ) Chen est une principauté qui fut détruite en 688 avant J.-C. par le roi de Tch’ou. Sa capitale réelle se trouvait au nord de la sous-préfecture de Nan-yang, qui fait partie de la ville préfectorale de même nom, dans la province de Ho-nan. Sa capitale nominale était la ville de Sie, sur le territoire de la préfecture secondaire actuelle de Teng, laquelle est au sud-ouest de la préfecture de Nan-yang. — Lu, dont il a été question à la ligne précédente, était aussi dans la sous-préfecture actuelle de Nan-yang ; Chen et Lu étaient donc deux localités contiguës et on trouve souvent l’expression Chen-Lu désignant simplement la principauté de Chen.

(104. ) C’est-à-dire la descendance directe de Po-i, par opposition aux branches secondaires de la famille.

(105. ) Celui qui devait être le roi Wen.

(106. ) Le dernier souverain de la dynastie Yn.

(107. ) Cf. tome I, n. 03.213.

(108. ) Cf. tome I, p. 218.

(109. ) Cf. tome I, n. 04.139.

(110. ) Sur Tch’ong, cf. tome I, n. 03.212 ; — sur Mi-siu, cf. tome I, n. 04.141 ; — sur les K’iuen-i ou K’iuen-jong, cf. tome I, n. 04.140 ; — sur Fong, cf. tome I, n. 04.145. — Les divers passages du Che king auxquels fait allusion Se-ma Ts’ien se trouvent dans le Ta ya, 1e décade, strophe 8 de l’ode III, strophe 5 de l’ode VII, strophe 2 de l’ode X.

(111. ) C’est-à-dire Lu Chang ; cf. tome I, n. 04.164.

(112. ) Cf. tome I, n. 04.165.

(113. ) C’est-à-dire la Grande Harangue dont Se-ma Ts’ien vient de citer un passage. Cf. tome I, n. 04.156.

(114. ) Cf. tome I, p. 206.

(115. ) Cf. tome I, p. 228.

(116. ) Cf. tome I, p. 207.

(117. ) Cf. tome I, n. 04.211.

(118. ) Sur laquelle on posait les offrandes.

(119. ) Yng-k’ieou devint plus tard la ville de Lin-tse, qui était à 50 li au nord de la ville préfectorale actuelle de Ts’ing-tcheou, province de Chan-tong.

(120. ) L’expression ni lu, se retrouve dans le Tso tchoan, 2e année du duc Hi.

(121. ) Cf. tome I, n. 02.147.

(122. ) Les barbares du Hoai sont déjà mentionnés dans le Tribut de Yu, cf. tome I, p. 118.

(123. ) Cf. Tso tchoan, 4e année du duc Hi.

(124. ) Kiang Yong identifie Mou-ling avec la passe de ce nom, qui se trouve dans la montagne Ta-hien, à 115 li au sud-est de la sous-préfecture de Lin-k’iu, préfecture de Ts’ing-tcheou, province de Chan-tong.

(125. ) On montre encore aujourd’hui le canal de Ou-ti, au sud de la préfecture de Yen-chan, préfecture de T’ien-tsin, province de Tche-li.

(126. ) T’ai-kong reçoit le droit de châtier, dans les limites indiquées ci-dessus, tous ceux qui se conduisent mal, fussent-ils même chefs d’une des neuf provinces de Yu, ou seigneurs d’un des cinq degrés de noblesse.

(127. ) Les noms posthumes de ce prince et de ses deux successeurs sont empruntés à la série des caractères cycliques kia, i, ping, ling, etc. Cf. tome I, n. 03.113.

(128. ) Aujourd’hui, sous-préfecture de Cheou-koang, préfecture de Ts’ing-tcheou, province de Chan-tong.

(129. ) La deuxième des Odes du pays de Ts’i, dans le Che king, passe pour être une satire du duc Ngai.

(130. ) P’ou-kou était à 15 li au nord-est de la sous-préfecture actuelle de Po-hing, préfecture de Ts’ing-tcheou, province de Chan-tong.

(131. ) Cf. tome I, n. 04.381.

(132. ) Citation du Tso tchoan, 8e année du duc Tchoung.

(133. ) Cette localité était à une trentaine de li à l’ouest de la sous-préfecture de Lin-tse, préfecture de Ts’ing-tcheou, province de Chan-tong (H. T. K. K., chap. CCLII, p. 17 v°) ; il ne faut pas la confondre avec la localité du même nom dans laquelle le duc Hoan réunit les seigneurs (cf. tome II, n. 05.197).

(134. ) Kiang Yong (H. T. K. K., chap. CCLII, p. 17 v°) identifie Kou-fen avec la localité mentionnée plus haut sous le nom de P’ou-kou (cf. n. 130).

(135. ) Pei-k’ieou était au sud de la sous-préfecture actuelle de Po-hing, préfecture de Ts’ing-tcheou, province de Chan-tong.

(136. ) Comparez cette anecdote avec celle qui est racontée au sujet de l’impératrice Lu ; tome II, p. 425.

(137. ) Ce nom doit être celui qu’on donnait aux appartements privés du duc ; Fou fait croire aux conjurés que ce palais est d’un accès difficile et qu’il est nécessaire qu’il s’y rende d’avance pour leur ouvrir les voies ; il espérait ainsi pouvoir sauver le duc, quoique celui-ci vînt de lui infliger un cruel châtiment.

(138. ) Ou-tche n’étant pas considéré comme un souverain légitime, c’est la première année de son successeur qui sert à dater l’année de sa mort.

(139. ) Dans le texte du Tso tchoan, Yong Lin est un nom d’homme.

(140. ) Aujourd’hui, préfecture secondaire de Kiu, préfecture de I-tcheou, province de Chan-tong.

(142. ) Cf. tome II, n. 06.413.

(143. ) Cette localité était ainsi nommée parce que la rivière Che s’y ramifiait et s’y desséchait  : elle se trouvait au nord de la sous-préfecture de Po-hing, préfecture de Ts’ing-tcheou, province de Chan-tong.

(144. ) Au nord de la ville préfectorale de Ts’ao-tcheou, province de Chan-tong.

(145. ) L’endroit où Pao Chou-ya enleva ses entraves à Koan Tchong passe pour avoir été au nord-ouest de la sous-préfecture de Mong-yn, préfecture de I-tcheou, province de Chan-tong.

(146. ) Koan Tchong organisa une espèce de milice qui englobait toute la population ; 5 familles formaient un koei ; 10 koei formaient un li ; 4 li formaient un lien ; 10 lien formaient un hiang.

(147. ) La principauté de T’an était à 70 li au sud-est de la sous-préfecture de Li-tch’eng, qui fait partie de la ville préfectorale de Tsi-nan, province de Chan-tong.

(148. ) A 30 li au nord-ouest de la sous-préfecture de Ning-yang, préfecture de Yen-tcheou, province de Chan-tong.

(149. ) Aujourd’hui, sous-préfecture de Tong-ngo, préfecture de T’ai-ngan, province de Chan-tong.

(150. ) Le nom de ce personnage est ici orthographié Ts’ao Mo, mais le Tso tchoan (10e année du duc Tchoang) écrit Ts’ao Koei.

(151. ) Cf. p. 5, n.20 [css : ?]

(152. ) L’autel sur lequel on prêtait les serments était une banquette en terre, haute de trois pieds ; on y accédait par trois gradins.

(153. ) Cette localité appartenait au pays de Wei ; elle était à 20 li à l’est de la préfecture secondaire de P’ou, préfecture de Ts’ao-tcheou, province de Chan-tong.

(154. ) Cf. Mém. hist., chap. XLVI.

(155. ) Cf. tome II, p. 25, n. 05.183.

(156. ) La capitale du royaume de Wei avait d’abord été la ville de Tchao-ko, au nord-ouest de la sous-préfecture actuelle de Ts’i, préfecture de Wei-hoei, province de Ho-nan. En 660, le duc I avait dû fuir devant l’invasion des Ti ; son successeur, le duc Tai, s’était réfugié, en 660, avec les débris de son peuple, dans la ville de Ts’ao, qu’on identifie avec la ville de Pe-ma, à 20 li au sud de la sous-préfecture de Hoa, préfecture de Wei-hoei. Enfin, lorsque le duc Hoan, de Ts’i, vint, en 658, au secours du duc Wen, il décida que la capitale du royaume de Wei serait désormais à T’chou-k’ieou, à 60 li à l’est de la sous-préfecture de Hoa ; le duc Hoan éleva des remparts autour de la nouvelle capitale.

(157. ) Son nom de famille était Ki et elle était fille du prince de Ts’ai.

(158. ) Citation du Tso tchoan, 8e année du duc Tchoung.

(159. ) Cf. p. 40.

(160. ) Le mot [] signifie « le territoire qu’on foule aux pieds ».

(161. ) Cf. tome I, n. 02.182.

(162. ) Cf. tome I, n. 04.294.

(163. ) Hing était une localité du pays de Tch’ou, sur le territoire de la sous-préfecture actuelle de Yen-tch’eng, préfecture de Hiu-tcheou, province de Ho-nan.

(164. ) A 45 li l’est de la sous-préfecture de Yen-tch’eng.

(165. ) A 40 li au nord-est de la préfecture secondaire de Yu, préfecture de Nan-yang, province de Ho-nan.

(166. ) Pour plus de détails, cf. Tso tchoan, 4e année du duc Hi.

(167. ) Cf. tome II, n. 05.197.

(168. ) L’arc rouge était un témoignage de grande faveur et conférait à celui qui le recevait une autorité fort étendue. Cf. Chou king, chap. Wen heou tche ming, et Che king, Siao ya, 1e ode de la 3e décade, Legge, C. C., vol. III, p. 619 et vol. IV, p. 278.

(169. ) Le duc devait se prosterner en recevant les présents du roi, son suzerain.

(170. ) Qui était une fille du duc Hien, de Tsin.

(171. ) Ville de Tsin ; au sud de la sous-préfecture de Hong-tong, préfecture de P’ing-yang, province de Chan-si.

(172. ) King = Tch’ou.

(173. ) Sur tout ce passage, cf. tome III, p. 425-426.

(174. ) Les mots [][] doivent ici se prononcer Ling-tche ; on retrouve ce nom dans celui de l’ancienne sous-préfecture de Ling-tche, qui était à l’ouest de la sous-préfecture actuelle de Ts’ien-ngan, préfecture de Yong-p’ing, province de Tche-li.

(175. ) Il est le sujet du duc de Ts’i qui est lui-même le sujet du roi Siang.

(176. ) Cf. tome II, p. 31-34.

(177. ) La date de 645 assignée ici à la mort de Koan Tchong paraît plus exacte que la date de 648 qui est indiquée par le Ts’in pen ki ; cf. tome II, p. 30.

(178. ) Ce personnage est aussi appelé Yong Ou ; Yong était son nom personnel et Ou son appellation. Suivant une autre explication, il faudrait traduire : le cuisinier Ou.

(179. ) K’ai-fang était le fils du prince de Wei ; il avait quitté la haute position qu’il occupait dans son pays pour servir le duc de Ts’i.

(180. ) Dans ces noms de femmes, on sait que le premier mot désigne leur pays d’origine et que le second désigne le nom de clan ; ces trois femmes appartenaient donc au clan Ki, mais l’une venait de la maison royale (Wang), l’autre du pays de Siu et la troisième du pays de Ts’ai. Il est à remarquer cependant que les princes de Siu appartenaient au clan Yng, et non au clan Ki ; il est donc probable qu’il faut lire Siu-Yng, et non Siu-Ki.

(181. ) Cf. n. 178.

(182. ) L’aînée des Wei-Ki dont il a été parlé plus haut.

(183. ) D’après le texte du Tso tchoan, c’est par son talent de cuisinier que Yong Ou (le cuisinier Ou) gagna les bonnes grâces du duc Hoan ; mais le texte de Se-ma Ts’ien ne donne à entendre rien de semblable.

(184. ) Tous les officiers qui avaient la garde du palais.

(185. ) Les fils du duc Hoan qui ont été mentionnés plus haut, excepté l’héritier présomptif Tchao.

(186. ) Le duc Hoan était mort le dixième mois, au jour i-hai ; Ou koei prit le pouvoir le douzième mois, au jour i-hai, c’est-à-dire soixante jours plus tard ; c’est alors seulement qu’on s’occupa du mort ; on ne le mit dans son cercueil que six jours plus tard, au jour sin-se ; en comptant le jour de la mort, le corps était donc resté abandonné pendant soixante-sept jours sur le lit mortuaire.

(187. ) La tombe du duc Hoan était à 21 li au sud de la sous-préfecture de Lin-tse ; elle fut violée sous les Tsin à la fin de la période yong-kia (307-312 ap. J.-C.) ; on y trouva un petit lac de mercure, des objets précieux et des armes de guerre en quantité innombrable, ainsi que les os des personnes qui avaient été immolées pour suivre le duc dans la mort.

(188. ) Événement qui s’était passé en l’année 642 ; cf. Tso tchoan, 19e année du duc Hi, § 7.

(189. ) Localité du pays de Wei ; son emplacement n’est pas exactement déterminée ; elle devait se trouver dans le voisinage de la sous-préfecture de Tch’en-lieou, préfecture de K’ai-fong, province de Ho-nan.

(190. ) Localité du pays de Tcheng, à 15 li au nord-ouest de la sous-préfecture de Yong-tse, préfecture de K’ai-fong, province de Ho-nan.

(191. ) Voyez un récit plus exact des faits dans le tome I, p. 295.

(192. ) Cette mort doit être reportée à l’année 628.

(193. ) Cf. tome II, n. 05.222. et p. 39.

(194. ) Les Tableaux chronologiques (tome III, p. 39) attribuent vingt ans de règne au duc Tchao et le font mourir en 613.

(195. ) D’après le Tso tchoan (18e année du duc Wen), le père de Ping Chou était mort ; le duc I fit exhumer son cadavre pour lui faire subir cette mutilation.

(196. ) En dehors de la porte occidentale du mur sud de la capitale, lâaquelle était sur l’emplacement de la sous-préfecture actuelle de Lin-tse.

(197. ) A savoir Ping Chou et Yong Tche.

(198. ) On sait que le char ancien était monté par trois personnes : le personnage principal, son cocher et son assistant, Le duc I était donc seul sur son char avec Ping Chou qui était son cocher et Yong Tche qui était son assistant.

(199. ) Parmi ces femmes était la propre mère du duc de Ts’i.

(200. ) K’i K’o était boiteux et sa démarche, lorsqu’il montait des degrés, était ridicule.

(201. ) Le pays de Tsin était à l’ouest de Hoan-ho ; le pays de Ts’i était à l’est ; K’i K’o jure qu’il ne traversera pas de nouveau le fleuve, c’est-à-dire qu’il ne reviendra jamais dans le pays de Ts’i avant d’avoir vengé l’affront qu’il y a subi.

(202. ) D’après le Tso tchoan (17e année du duc Siuen), les envoyés de Ts’i furent relâchés.

(203. ) D’après Kia K’oei 800 chars de guerre représentent 60.000 hommes ; cela suppose 75 hommes escortant chaque char.

(204. ) Appellation de Fan Wen-tse.

(205. ) Il semble que cette montagne doive se trouver sur le territoire de la sous-préfecture de Tch’ang-ts’ing, qui est à 70 li au sud-ouest de la ville préfectorale de Tsi-nan, province de Chan-tong.

(206. ) Le lendemain.

(207. ) Ngan paraît avoir été situé au pied de la montagne Li, qui est à 10 li au sud de la ville préfectorale de Tsi-nan.

(208. ) Le cocher était devant ; derrière lui était le duc, ayant à sa droite Fong Tch’eou-fou.

(209. ) Feignant d’être le duc dont il avait pris la place. Voir un récit plus détaillé de cet incident dans le Tso tchoan, 2e année du duc Tch’eng.

(210. ) Cette localité est appelée Ma-hing dans le Tso tchoan ; elle était près de la sous-préfecture de I-tou, qui fait partie de la ville préfectorale de Ts’ing-tcheou, province de Chan-tong.

(211. ) Cette femme n’était autre que la propre mère du prince de Ts’i ; les gens de Tsin la désignent par une périphrase pour dissimuler l’odieux de leur demande. — Siao était une petite principauté dépendante qui se rattachait à l’État de Song ; ses princes appartenaient au clan Tse ; elle se trouvait sur l’emplacement de la sous-préfecture actuelle de Siao, préfecture de Siu-tcheou, province de Kiang-sou.

(212. ) Pour envahir le pays de Ts’i, il fallait aller de l’ouest à l’est ; des sillons tracés du nord au sud entravaient fort la marche des chars de guerre ; exiger que tous ces sillons fussent tracés de l’ouest à l’est, c’était donc maintenir le pays ouvert à l’invasion.

(213. ) Sous-préfecture et préfecture de Fong-yang, province de Ngan-hoei.

(214. ) Aujourd’hui préfecture secondaire de Kao-t’ang, préfecture de Tong-tch’ang, province de Chan-tong.

(215. ) Aujourd’hui sous-préfecture de Wen-hi, préfecture secondaire de Kiang, province de Chan-si.

(216. ) Mong-men paraît être le nom d’un défilé qui se trouvait dans la chaîne du T’ai-hang ; Kiang Yong (H. T. K. K., chap. CCLIV, p. 8 r°) l’identifie hypothétiquement avec le Sentier blanc qui est dans la sous-préfecture de Hoei, préfecture de Wei-hoei, province de Ho-nan.

(217. ) Cf. tome II, n. 07.246.

(218. ) Kiang Yong (H, T. K, K., chap. CCLIV, p. 9 v°), identifie cette localité avec celle de Yeou-t’ang dont il est question dans le Tso tchoan (18e année du duc Siang). Elle devait se trouver à 80 li au sud de la sous-préfecture de Tsi-mo, préfecture secondaire de Kiao, province de Chan-tong.

(219. ) Cf. n. 140.

(220. ) Le lendemain.

(221. ) Il pensait que sa maîtresse ne le savait pas là et il chantait pour l’avertir de sa présence et se faire ouvrir la porte. — Le texte du Tso tchoan raconte les choses d’une manière un peu différente.

(222. ) Cette phrase me paraît être ironique : Ts’oei Tchou a recommandé de se saisir des débauchés qui pourraient pénétrer dans sa maison, parce que cette maison est proche du palais ducal et qu’il ne faut y tolérer aucun scandale de nature à porter ombrage au duc ; mais, dans l’espèce, le débauché c’est le duc lui-même.

(223. ) Le premier conseiller est appelé ici le conseiller de droite ; le second conseiller était le conseiller de gauche. La droite était considérée comme plus honorifique que la gauche ; cf. tome II, n. 09.127.

(224. ) Cette fille, dont le nom de famille était Tong-kouo, n’était autre que la veuve du préfet de T’ang et la maîtresse du duc Tchoan, ainsi qu’il a été dit plus haut.

(225. ) Le texte des Mémoires historiques donne la leçon Ts’oei Tchou qui est évidemment fautive ; il faut lire simplement Ts’oei, comme dans le Tso tchoan (27e année du duc Siang). Cette ville de Ts’oei, qui était le fief de la famille de ce nom, se trouvait à 25 li au nord-ouest de la sous-préfecture de Tchang-k’ieou, préfecture de Tsi-nan, province de Chan-tong.

(226. ) Le Tso tchoan, dont le récit est plus détaillé, rapporte ces événements à l’année 546 (27e année du duc Siang).

(227. ) Fils de K’ing Fong.

(228. ) Son fils.

(229. ) Cf. n. 31.122.

(230. ) La phrase peut être rapprochée de la phrase qui se trouve dans le chapitre Tcheou koan du Chou king : « par la considération du bien public détruisez votre intérêt particulier ».

(231. ) Le Tso tchoan dit « de 25.000 familles ». Il y avait donc un dieu du sol pour chaque groupe de 25 familles. Cette indication est confirmée par un texte d’un commentateur du Ts’ien Han chou cité dans « D’après les anciens règlements, vingt-cinq familles correspondaient à un dieu du sol ».

Errata : Il est inexact de dire que le Tso tchoan donne la leçon « 25.000 familles ». Le Tso tchoan, comme Se-ma Ts’ien, écrit « mille dieux du sol ». Cf. tome V, p. 371, n. 3, à la fin.

(232. ) Aujourd’hui Yun-tch’eng, au nord de la sous-préfecture de I-choei, préfecture de I-tcheou, province de Chan-tong.

(233. ) Le duc King craint que l’apparition de la comète ne présage sa perte et il se demande en gémissant qui jouira après lui de son beau palais.

(234. ) [] se prononce ici pei et est l’équivalent de []. Ce mot désigne un corps céleste dont l’apparition est anormale ; telle est une comète. Le raisonnement de Yen-tse est celui-ci : le gouvernement du duc est si mauvais qu’un phénomène extraordinaire doit se produire dans le ciel ; pourquoi donc s’effraie-t-il d’une comète, puisque c’est lui-même qui en a provoqué l’apparition ?

(235. ) La multitude des bouches du peuple qui appellent la vengeance du ciel.

(236. ) Cette localité est fixée hypothétiquement par Kiang Yong dans le voisinage de la sous-préfecture de Lai-ou, préfecture de T’ai-ngan, province de Chan-tong.

(237. ) Confucius était alors conseiller du duc de Lou.

(238. ) Ces gens de Lai étaient des demi-barbares ; grâce à la confusion causée par leur danse, ils auraient pu s’approcher du duc de Lou et s’emparer de lui, si Confucius, avec beaucoup de courage et de présence d’esprit, ne les eût prévenus.

(239. ) Qui menaient à l’autel sur lequel se trouvaient les deux princes de Ts’i et de Lou.

(239. e) Sur ces deux familles, dont les chefs respectifs étaient au nombre des six hauts dignitaires du pays de Tsin, voyez tome V, n. 43.181.

(240. ) Kouo Hia.

(241. ) Kao Tchang.

(242. ) Jou-tse signifie « l’enfant ». Yen (ou, suivant le T’ong kien tsi lan, Ngan) est son appellation. Ce prince n’est pas considéré comme un souverain légitime et n’a pas reçu de nom posthume.

(243. ) La chanson s’adresse aux princes fugitifs qui n’ont pas joué le rôle que leur titre leur assignait.

(244. ) L’expression « les trois armées » désigne simplement l’ensemble des forces militaires du pays de Ts’i.

(245. ) La phrase signifie donc : en quel lieu la foule (des partisans des princes) ira-t-elle (chercher asile) ?

(246. ) Yen Yu était le fils de Yen Yng.

(247. ) Nous suppléons cette phrase d’après le texte du Tso tchoan.

(248. ) T’ien Tch’ang était le fils de T’ien K’i ; la mère de T’ien Tch’ang n’était donc autre que la femme de T’ien K’i.

(249. ) Kong Yang raconte la chose d’une manière analogue ; le récit du Tso tchoan est entièrement différent.

(250. ) Ordre en vertu duquel le successeur légitime du duc King était Yen Jou-tse.

(251. ) Localité du pays de Ts’i dont l’emplacement est indéterminé.

(252. ) Au sud-ouest de la sous-préfecture de Fei-tch’eng, préfecture de T’ai-ngan, province de Chan-tong.

(253. ) A 35 li au nord-est de la sous-préfecture de Ning-yang, préfecture de Yen-tcheou, province de Chan-tong.

(254. ) Tse-ouo est l’appellation de K’an Tche.

(255. ) Il méditait déjà de s’emparer du royaume de Ts’i et c’est pourquoi il cherchait à se concilier tous ses parents.

(256. ) K’an Tche (Tse-ouo), voyant que son prisonnier lui avait échappé, fait jurer aux membres de la famille T’ien qu’ils ne chercheront pas à se venger de l’arrestation de leur parent.

(257. ) Un deuil empêchait d’exercer des fonctions publiques pendant un certain temps.

(258. ) K’an Tche (Tse-ouo).

(259. ) Afin de pouvoir jouer un rôle plus efficace dans la conjuration qui se préparait.

(260. ) D’après Fou K’ien, ils étaient en tout huit personnes, deux sur chaque char ; mais, dans le chap. XLVI des Mémoires historiques, on lit qu’ils n’étaient que quatre frères à entrer dans le palais.

(261. ) Le mot [] désigne l’espèce de tente dans laquelle les officiers se tenaient quand ils étaient de service.

(262. ) T’ien Tch’ang et ses frères, profitant de ce que K’an Tche sortait du palais pour aller à leur rencontre, entrèrent brusquement et fermèrent la porte en laissant K’an Tche dehors.

(263. ) T’ien Ni logeait dans le palais même, ce qui lui permit de prévenir l’action de l’eunuque.

(264. ) Pour rassurer le duc, Tse-yu lui dit qu’il n’a pas affaire à une rébellion ; les membres de la famille T’ien se proposent seulement de supprimer l’influence de K’an Tche qui est funeste.

(265. ) Il ne semble pas que T’ien Tch’ang eût d’abord eu l’intention de détrôner le duc ; mais, comme le duc était irrité de son action violente coutre K’an Tche, il ne lui restait plus qu’à entrer en lutte ouverte contre le duc ou à prendre la fuite ; c’est à ce dernier parti qu’il songe d’abord et il demande en quel lieu il sera à l’abri des représailles du prince.

(266. ) Pour vaincre les craintes de T’ien Tch’ang, T’ien Ni lui fait remarquer que la famille T’ien est la plus nombreuse du royaume ; par une exagération oratoire il lui dit : Il n’est personne qui n’en fasse pas partie.

(267. ) Il menace T’ien Tch’ang de le tuer s’il persiste dans sa résolution de partir. La phrase peut être rapprochée des textes suivants qu’on trouve aussi dans le Tso tchoan :

(6e année du duc Ting) : « Par les anciens princes, il n’y a pas de raison pour que vous ne le nommiez pas commandant en chef de l’armée du centre ».

(24e année du duc Hi) « Il n’y aura pas de raison pour que je ne sois pas d’accord avec vous, mon oncle maternel ; j’en prends à témoin (le dieu de) cette onde pure ».

(13e année du duc Wen) : « Par le Ho, je renverrai (dans votre pays) votre femme et vos enfants ». Le sens littéral de la formule semble être : « Si je ne renvoie pas (dans votre pays) votre femme et vos enfants, il y aura le Ho (pour m’en punir) ».

[css : errata sans réf.] « Si moi, Yng, je ne suis pas pour ceux qui seront fidèles au prince et profitables aux dieux du sol et des moissons, alors il y aura l’Empereur d’en haut (pour m’en punir) ».

(3e année du duc Ting).

[cf. aussi] Kouo yu, chap. X, p. 14 v°.

Cette formule paraît avoir été stéréotypée et servir dans tous les serments où une divinité est prise à témoin.

(268. ) Cette localité appartenait à la famille T’ien.

(269. ) Kiang Yong se borne à dire que cette passe se trouvait dans le pays de Ts’i.

(270. ) Un char de louage ordinaire.

(271. ) Nom d’une des portes de la capitale de Ts’i.

(272. ) Un char de luxe digne d’un haut personnage comme lui.

(273. ) Le Tso tchoan écrit Chou-tcheou. Cette localité devait se trouver, d’après Kiang Yong, à l’extrême nord du pays de Ts’i, dans le voisinage de la sous-préfecture actuelle de Ta-tch’eng, préfecture de Choen-t’ien, province de Tche-li.

(274. ) Cf. p. 82, lignes 21-22.

(275. ) Dès ce moment, c’est la famille T’ien qui est vraiment la maison souveraine du pays de Ts’i.

(276. ) Aujourd’hui, sous-préfecture de Ngan-p’ing, préfecture secondaire de Chen, province de Tche-li.

Errata : La localisation de Ngan-p’ing dans le Tche-li est fautive ; la ville dont il est ici question se trouvait dans le Chan-tong ; cf. tome V, n. 46.137.

(277. ) A 70 li au sud-est de la sous-préfecture de Fan, préfecture de Ts’ao-tcheou, province de Chan-tong.

(278. ) C’est-à-dire la famille qui jusqu’alors avait donné des princes au pays de Ts’i ; on a vu que celle famille avait pour ancêtre Lu Chang.

(279. ) L’histoire du royaume de Ts’i sous les princes de la famille T’ien est racontée dans le chapitre XLVI des Mémoires historiques.

(280. ) Ils affectent la simplicité.