Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/157

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t’ai même dit qu’il étoit plus animé qu’à l’ordinaire. Je crois bien que le vin et les réflexions de l’hôtesse y avoient contribué ; je les suivis et ne rentrai que lorsqu’il fut couché ; son lit est dans une alcove ; le mien est derrière un paravent près de la fenêtre. Pendant la nuit, je l’entendis plusieurs fois dans une agitation violente ; il parloit seul, sembloit rêver, et prononçoit souvent mon nom. Je crus d’abord qu’il étoit souffrant et qu’il m’appeloit : je me levai assise, et j’écoutai : je l’entendis alors qui sanglotoit en dormant, avec des soupirs étouffés. Il répétoit d’un accent terrible : — jamais… quoi jamais… — Je craignis que ce ne fut un délire. Je ne quitte que ma robe pour me coucher ; je me jettai en bas du lit, je prends la lumière, et vais à lui. —