Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/158

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Qu’avez-vous, lui dis-je ? — Sa tête étoit nue ; son visage animé ; il me regarda un moment sans me répondre, avec des yeux fixes et égarés.

J’eus peur. Je lui répétai encore : — Maurice, qu’avez-vous ? répondez-moi. — Alors, par un mouvement violent, il se leva à demi, me saisit la main dont je tenois la lumière ; elle tomba et s’éteignit ; il porta mon bras à sa bouche ; et l’y tint collé en le pressant de ses lèvres ; je ne cessois de lui dire : — Qu’avez-vous ? Qu’est ce ! vous me faites mourir de frayeur ; — sans me répondre que par des accents étouffés, il me serra entre ses bras et m’attira à lui. Je sentois son visage brûlant sur le mien, et ses lèvres pressées sur les miennes, m’ôtèrent quelques tems l’usage de la voix. Je parvins à me dégager un moment, et