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Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/185

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si jamais nous revoyons des jours plus heureux ; si jamais, comme dans ces temps de félicité que nous avons passés ensemble, je puis te raconter tout ce que ton amie a souffert, c’est alors seulement que le plaisir du moment me fera oublier les journées de peine ; alors, seulement, je verrai le passé comme un songe pénible, et ton premier embrassement peut seul être mon premier réveil. J’oublie que ton amitié veut des détails : tu m’as laissée dans notre chaumière incendiée ; à l’entrée de la nuit, notre bon fermier vint nous joindre avec un petit cheval de peu d’apparence, équipé d’un bât avec deux paniers. Notre bagage fut bientôt près ; je voulus long-temps faire monter le blessé ; mais la dispute perdant un temps précieux, je fus obligée, une heure après, de