Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/186

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feindre que la selle me gênoit, pour descendre et le mettre à ma place, qu’il céda bientôt à la nourrice. Nous fimes ainsi six lieues dans les chemins de traverses, et dans les bois, laissant toujours la route plus ou moins éloignée à notre droite ; et nous arrivames près d’un hameau, où notre guide devoit nous quitter. En consultant la montre au tact, nous trouvâmes qu’il étoit une heure après minuit ; nous fimes halte près des maisons. On fit repaître notre monture ; ma nourrice nous dit : — il faudroit que cet homme voulut nous laisser son cheval ; en cas de rencontre, il nous seroit utile. — Elle lui proposa la montre en échange, ou pour gage. L’honnête homme la refusa ; et nous nous quittâmes en l’embrassant, les larmes aux yeux ; il nous donna les