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Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/90

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mon père me prit à brasse-corps, et me serra entre ses bras, en me disant : — Adieu, ma Louise ! ma pauvre Louise, prends confiance en la providence, elle ne nous abandonnera peut-être pas ! — Je voulus parler, le conjurer encore de me laisser voir ma mère ; mon frère étoit à cheval, et fesoit signe que l’on me mit derrière lui. C’est ainsi, ma chère, que je quittai ce que j’avois de plus cher ; mon père nous suivit quelques pas encore ; il s’arrêta, en nous regardant aller, il leva les bras au ciel, et fit un mouvement pour s’incliner vers la terre. J’appris en chemin, seulement, que nous allions rejoindre des gentilshommes qui avoient passé le matin, pour aller à Rennes, avec leurs femmes, chercher un abri contre le brigandage ; tu sais le reste, ma chère. Je m’étois