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DE PONTANGES.

— Oh ! dit-elle, je répétais ces vers le jour où je l’ai vu pour la première fois, et dans cette forêt où je ne suis pas allée depuis ce jour. J’irai demain… Oh ! si je pouvais l’y rencontrer encore ! Hélas ! vivre, toujours sans lui !

aris, une heure du matin.

M. de Marny est revenu du Rocher de Cancale.

— Quel bon souper ! dit-il.

— Quelle bonne journée ! dit Clémentine… En vérité, on n’est pas plus élégant que nous !… Une course à cheval… le spectacle… un souper !…

— Vous étiez bien jolie, madame, et bien coquette !…

— Et vous, monsieur, n’avez-vous pas aussi minaudé auprès de Paméla ?… Si je voulais vous quereller…

— Oh ! pas de querelle ! il faut bien finir la journée…

— Madame n’a plus besoin de moi ? dit la femme de chambre.

— Non.

Pontanges, une heure du matin.

Madame de Pontanges a relu ces vers pleins de souvenirs. Elle a beaucoup pleuré… elle a mal aux yeux ; elle éteint sa lumière… elle s’endort avec confiance, car elle sait qu’elle rêvera de lui.


XVIII.

LE DIORAMA.


On était convenu d’aller au Diorama.

Un jour donc, Lionel et sa femme allèrent voir le Tombeau de l’empereur à Sainte-Hélène et le Chalet de Chamouny.

Ils étaient depuis un quart d’heure dans la salle ronde qui tourne, et où l’on ne voit rien… rien que le tableau magique qu’on a sous les yeux, et qui change comme par miracle…

Lionel et Clémentine contemplaient avec recueillement le tombeau solitaire que le soleil dévore ; et leurs regards se posaient avec respect sur cette mer sans bornes, sur ces rochers humides que les regards augustes avaient bénis…