Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 2.djvu/116

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rendre aussi les hommes du privilége plus circonspects ! Il nous semble difficile qu’ils n’y puisent pas des motifs sérieux de faire tourner au profit de tous, sinon par esprit de justice, au moins par esprit de prudence, cette puissance de faire des lois qui est concentrée en leurs mains.

Pour aujourd’hui, nous terminons par une question, que nous adressons aux prétendus patriotes, à ceux qui disent que le droit d’échanger est d’importation anglaise. Nous leur demanderons si la Constituante et la Convention étaient soudoyées par l’Angleterre ?


19. — LE NATIONAL.


18 Avril 1847.


Le National adresse ce défi au Journal des Débats : « Aidez-nous à renverser l’octroi, nous vous aiderons à renverser le régime protecteur. »

Ceci prouve une chose, que le National, comme il l’a laissé croire jusqu’ici, ne voit pas une calamité publique dans l’échange et le droit de troquer ; car nous ne lui ferons pas l’injure de penser que la phrase puisse se construire ainsi : qu’on nous aide à faire un bien, et nous aiderons à faire un mal.

Cependant le National ajoute : « Le dernier mot des Débats, le secret de leur conduite, le voici : l’alliance anglaise a été compromise par les mariages espagnols. Pour renouer les liens de l’entente cordiale, rien ne doit nous coûter. Immolons aujourd’hui notre agriculture, demain notre industrie à la Grande-Bretagne. »

Si la lutte contre le régime protecteur ne peut être inspirée que par des motifs aussi coupables, et ne peut avoir que d’aussi funestes résultats, comment le National offre-t-il de s’y associer ? Une telle contradiction ne fait que re-