Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 2.djvu/159

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Je vous répondrai que si les Brésiliens vendent du sucre aux Allemands, il n’est pas certain qu’ils reçoivent en échange des produits allemands.

Vous voyez donc bien qu’il y a une vérité, une vérité absolue, et que, comme dirait Pascal, ce qui est vrai au delà ne saurait être faux en deçà du Rhin.


27. — ORGANISATION ET LIBERTÉ.


(Journal des Économistes.) Janvier 1847.


Je n’ai pas l’intention de répondre aux cinq lettres que M. Vidal a insérées dans la Presse, et qui formeraient un volume. J’attendais une conclusion que j’aurais essayé d’apprécier. Malheureusement M. Vidal ne conclut pas.

Je me trompe, M. Vidal conclut, et voici comme :

« La restriction ne vaut rien, ni la liberté non plus. »

Qu’est-ce donc qui est bon, selon M. Vidal ?

Il vous le dit lui-même : « Un système rationnel et même trop rationnel pour être aujourd’hui possible. »

— En ce cas n’en parlons plus.

Si fait, parlons-en, puisque aussi bien M. Vidal nous accuse de manquer de logique, en ce que nous ne demandons pas son système rationnel-impossible.

« Si les libéraux étaient logiciens, dit-il, ils devraient demander (à qui ?) l’association (sur quelles bases ?) des producteurs et des consommateurs (vous dites qu’ils ne font qu’un) dans un centre déterminé (mais où, à Paris, à Rome ou à Saint-Pétersbourg ?). Ensuite l’association des différents centres, enfin un système quelconque (cela nous met à l’aise) d’organisation de l’industrie… Ils devraient demander (mais à qui ?) la participation proportionnelle aux produits pour tous les travailleurs, l’abolition préalable de la guerre, la constitution du congrès de la paix, etc., etc. »