Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 2.djvu/250

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bien que nous plaidons sa cause aussi bien que la nôtre. Vienne la liberté du commerce, et c’en est fait de ces obsessions protectionnistes qui pèsent si lourdement sur l’administration du pays. Vienne la liberté du commerce, et c’en est fait de ces questions irritantes, de ces nuages toujours gros de la guerre, qui ont rendu si laborieux le règne de la dynastie de Juillet.

Je ne puis me défendre d’une profonde anxiété quand je pense à ce qui va se décider bientôt dans cette enceinte. Ce n’est pas seulement l’affranchissement du commerce qui est en question. Il s’agit de savoir si nous entrerons, enfin, dans les mœurs constitutionnelles. Il s’agit de savoir si nous savons mettre en œuvre des institutions acquises au prix de tant d’efforts et de tant de sacrifices. Il s’agit de savoir si les Français, comme on les en accuse, trouvant trop longue la route de la légalité et de la propagande, ne savent poursuivre que par des moyens violents des réformes éphémères. Il s’agit de savoir s’il y a encore parmi nous du dévouement, de l’esprit public, de la vie, — ou si nous sommes une société assoupie, indifférente, léthargique, incapable d’une action suivie, et tout au plus animée encore par quelques rares et vaines convulsions. La France a les yeux sur vous, elle vous interroge ; et bientôt notre honorable Président proclamera votre réponse.


43. — SECOND DISCOURS[1].


Prononcé à Paris, salle Montesquieu, 29 septembre 1846.


La première partie de ce discours est à l’adresse de ceux qui accusent les libre-échangistes de ne pas ménager les transitions.


Dans mon village, il y avait un pauvre menuisier ; il

  1. N’ayant pas le texte entier de ce discours, nous en reproduisons tout ce qu’en a conservé le Journal des Économistes, dans son numéro d’octobre 1846. (Note de l’éditeur.)