Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 2.djvu/284

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soin de dire la série de réformes financières et contributives qui deviendraient enfin abordables. Trop de précision à cet égard me ferait sortir de mon sujet. Je crois pouvoir dire cependant que, procédant du libre-échange, ces réformes seraient faites dans son esprit et s’attaqueraient d’abord aux impôts qui présentent un caractère évident d’inégalité, ou gênent les mouvements du travail et la circulation des hommes et des produits. C’est nommer l’octroi et la législation des boissons.

Il me sera permis aussi de faire observer qu’une réduction des forces de terre et de mer amènerait de toute nécessité un adoucissement de la loi du recrutement, si lourde pour la population des campagnes, et de l’inscription maritime, plus onéreuse encore pour notre population du littoral, en même temps qu’elle est, après le régime restrictif, le plus grand fléau de notre marine marchande. (V. le n°36.)

Messieurs, je livre ces remarques à vos méditations. Examinez-les en toute sincérité : vous vous convaincrez qu’il n’y a rien de chimérique, rien d’impraticable ; que celui qui vous parle n’est pas un illuminé ; que ces réformes naissent les unes des autres, et ont leur base dans celle de notre législation commerciale. Que faut-il pour réaliser le bien dont je n’ai pu vous tracer qu’une bien incomplète esquisse ? Rien qu’une seule chose, partager l’esprit du libre-échange. Aidez-nous dans cette entreprise ; j’en appelle à vous tous, Messieurs, et particulièrement à ceux d’entre vous qui tiennent en leurs mains les véhicules de l’instruction, les organes de la publicité. Ils savent aussi quelle responsabilité morale se lie à cette puissance. Je les en conjure, qu’aucune considération de personne ou de parti ne les détourne de se dévouer à la cause, à la sainte cause de la libre communication et de l’union des peuples. À Dieu ne plaise que je demande à qui que ce soit le moindre sa-