Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 2.djvu/285

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crifice de ses convictions politiques ! mais, grâce au ciel, la foi dans le libre-échange peut s’allier avec les opinions les plus divergentes en d’autres matières. On l’a vue soutenue par le journal des Débats, par le Siècle, par le Courrier ; et le National a déclaré que la liberté du travail et de l’échange était la fille de ses œuvres. En voulez-vous un autre exemple ? Voyez-la régner de temps immémorial sur le pays le plus démocratique de la terre, la Suisse, et s’établir au sein de la nation la plus aristocratique du monde, l’Angleterre. Hommes de toutes les opinions politiques, unissons-nous pour éclairer l’opinion. Ne disons pas qu’il ne se présentera point un grand ministre pour réaliser nos vœux. L’opinion publique est le foyer où se forment les grands hommes. Quand nous avons eu à défendre ou notre territoire, ou le principe de la révolution française, ce ne sont ni les généraux habiles, ni les soldats dévoués qui nous ont manqué. De même, quand l’opinion voudra la liberté commerciale, ce n’est pas un homme d’État qui nous fera défaut, un homme sincère et dévoué se présentant devant la chambre avec le plan de réforme que je viens d’esquisser, et osant dire : Voilà un programme de justice et de paix ; il triomphera avec moi, ou je tomberai avec lui !


46. — CINQUIÈME DISCOURS.


Prononcé dans la seconde réunion publique tenue à Lyon, en août 1847, sur l’influence du régime protecteur à l’égard des salaires.

Messieurs,


Si dans ces communications, que vous voulez bien me permettre d’avoir avec vous, j’avais en vue un succès personnel, certes, je ne paraîtrais pas aujourd’hui à cette tribune. Ce n’est pas que, sur le vaste sujet qui m’est proposé,