Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 2.djvu/414

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vivre ? D’ailleurs, ne peut-on pas faire venir des aliments du dehors ?

— Peut-être que ce peuple a fait des lois qui s’y opposent.

— C’est encore vrai. Mais n’a-t-il pas bien fait, pour encourager la production des aliments au dedans ?

— Quand il n’y a pas de vivres dans le pays, il faut pourtant bien choisir entre s’en passer ou en faire venir.

— Est-ce là tout ce que vous avez à nous apprendre ? Ne sauriez-vous suggérer à l’État une meilleure solution du problème ?…


Ainsi toujours on veut donner des explications compliquées aux faits les plus simples, et l’on ne se croit savant qu’à la condition d’aller chercher midi à quatorze heures.


Les faits économiques agissant et réagissant les uns sur les autres, effets et causes tour à tour, présentent, il faut en convenir, une complication incontestable. Mais, quant aux lois générales qui gouvernent ces faits, elles sont d’une simplicité admirable, d’une simplicité telle qu’elle embarrasse quelquefois celui qui se charge de les exposer ; car le public est ainsi fait, qu’il se défie autant de ce qui est simple qu’il se fatigue de ce qui ne l’est pas. Lui montrez-vous que le travail, l’ordre, l’épargne, la liberté, la sécurité sont les sources des richesses, — que la paresse, la dissipation, les folles entreprises, les guerres, les atteintes à la propriété, ruinent les nations ; il hausse les épaules, en disant : « Ce n’est que cela ! C’est là l’économie des sociétés !… La plus humble des ménagères se gouverne d’après ces principes. Il n’est pas possible que de telles trivialités soient la base d’une science ; et je vais la chercher ailleurs. Parlez-moi de Fourier.

On cherche ce qu’il dit après qu’il a parlé ;

mais il y a dans ses pivots, ses arômes, ses gammes, ses