Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 2.djvu/492

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seront moins productives, dès la première année de la révolution. Supposez que le déficit qu’elles présenteront soit compensé par la suppression des sinécures et le retranchement des fonctions parasites.

Le résultat forcé n’en est pas moins qu’il est déjà bien difficile de donner actuellement satisfaction au contribuable.

Et c’est dans ce moment que l’on jette au milieu du peuple le vain espoir qu’il peut, lui aussi, puiser la vie dans ce même trésor, qu’il alimente de sa propre vie !

C’est dans ce moment, où l’industrie, le commerce, le capital et le travail auraient besoin de sécurité et de liberté pour élargir la source des impôts et des salaires, c’est dans ce moment que vous suspendez sur leur tête la menace d’une foule de combinaisons arbitraires, d’institutions mal digérées, mal conçues, de plans d’organisation éclos dans le cerveau de publicistes, pour la plupart étrangers à cette matière !

Mais qu’arrivera-t-il, au jour de la déception, et ce jour doit nécessairement arriver ?

Qu’arrivera-t-il quand l’ouvrier s’apercevra que le travail fourni par l’État n’est pas un travail ajouté à celui du pays, mais soustrait par l’impôt sur un point pour être versé par la charité sur un autre, avec toute la diminution qu’implique la création d’administrations nouvelles ?

Qu’arrivera-t-il quand vous serez réduit à venir dire au contribuable : Nous ne pouvons toucher ni à l’impôt du sel, ni à l’octroi, ni à la taxe sur les boissons, ni à aucune des inventions fiscales les plus impopulaires ; bien loin de là, nous sommes forcés d’en imaginer de nouvelles ?

Qu’arrivera-t-il quand la prétention d’accroître forcément la masse des salaires, abstraction faite d’un accroissement correspondant de capital (ce qui implique la contradiction la plus manifeste), aura désorganisé tous les ateliers, sous prétexte d’organisation, et forcé peut-être