Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 4.djvu/261

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tensité, et non par ses résultats ; ce qui conduit à cette police économique : Réduire les résultats du travail dans le but d’en augmenter la durée et l’intensité[1].



XV. — LE PETIT ARSENAL DU LIBRE-ÉCHANGISTE[2].


— Si l’on vous dit : Il n’y a point de principes absolus. La prohibition peut être mauvaise et la restriction bonne.

Répondez : La restriction prohibe tout ce qu’elle empêche d’entrer.

— Si l’on vous dit : L’agriculture est la mère nourricière du pays.

Répondez : Ce qui nourrit le pays, ce n’est précisément pas l’agriculture, mais le blé.

— Si l’on vous dit : La base de l’alimentation du peuple, c’est l’agriculture.

Répondez : La base de l’alimentation du peuple, c’est le blé. Voilà pourquoi une loi qui fait obtenir, par du travail agricole, deux hectolitres de blé, aux dépens de quatre hectolitres qu’aurait obtenus, sans elle, un même travail industriel, loin d’être une loi d’alimentation, est une loi d’inanition.

— Si l’on vous dit : La restriction à l’entrée du blé étranger induit à plus de culture et, par conséquent, à plus de production intérieure.

Répondez : Elle induit à semer sur les roches des montagnes et sur les sables de la mer. Traire une vache et traire toujours donne plus de lait ; car qui peut dire le moment

  1. Voy. chap. ii et iii de la 1re série des Sophismes et le chap. vi des Harmonies. (Note de l’éditeur.)
  2. Tiré du Libre-Échange, n° du 26 avril 1847. (Note de l’éditeur.)