Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 6.djvu/262

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s’élèvera par conséquent de 50. p. 100 à 60, 65, 70 p. 100. — De telle sorte néanmoins que la part absolue du capital soit toujours plus grande à chaque période, bien que sa part relative soit plus petite.

Ainsi le partage se fera de la manière suivante :


Produit total. Part du capital. Part du travail.
Première période… 1000 500 500
Deuxième période… 2000 800 1200
Troisième période… 3000 1050 1950
Quatrième période… 4000 1200 2800


Telle est la grande, admirable, consolante, nécessaire et inflexible loi du capital. La démontrer c’est, ce me semble, frapper de discrédit ces déclamations dont on nous rebat les oreilles depuis si longtemps contre l’avidité, la tyrannie du plus puissant instrument de civilisation et d’égalisation qui sorte des facultés humaines.

Cette démonstration se divise en deux. Il faut prouver d’abord que la part relative du capital va diminuant sans cesse.

Ce ne sera pas long, car cela revient à dire : Plus les capitaux abondent, plus l’intérêt baisse. Or c’est un point de fait incontestable et incontesté. Non-seulement la science l’explique, mais il crève les yeux. Les Écoles les plus excentriques l’admettent ; celle qui s’est spécialement posée comme l’adversaire de l’infernal capital, en fait la base de sa théorie, car c’est de cette baisse visible de l’intérêt qu’elle conclut à son anéantissement fatal ; or, dit-elle, puisque cet anéantissement est fatal, puisqu’il doit arriver dans un temps donné, puisqu’il implique la réalisation du bien absolu, il faut le hâter et le décréter. — Je n’ai pas à réfuter ici ces principes et les inductions qu’on en tire. Je constate seulement que toutes les Écoles économistes, socialistes, égalitaires et autres, admettent, en point de fait, que,