Page:Œuvres complètes de Saint Ennodius, évêque de Pavie, tome 1, 1906.djvu/111

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ENNODIUS A AVIENUS

Lettre d’amitié.

Si vous demandez pourquoi, malgré les sévères leçons que m’inflige votre silence, avec un front qui ne se lasse pas de rougir je ne puis me résoudre à me taire, pourquoi je ne sais pas comprendre mon impudence et je la décore du nom d’affection; si vous estimez que n’obtenant rien par mon bavardage, cela devrait me suffire pour le réprimer, je vous répondrai, ô le plus illustre des hommes, avec cette sincérité en honneur dans votre famille, je vous répondrai en invoquant la promesse qui nous lie comme un gage donné par notre pensée. Je ne puis assez déplorer les causes de ce long silence, puisqu’il vous fait négliger l’amitié et ses relations nécessaires ; mais l’affection que je vous porte me possède à tel point que je ne puis croire sans excuse votre manière d’agir et j’estime que vous avez à faire valoir, pour vous justifier en ce point, des motifs que je suis impuissant à découvrir. Je suis heureux des bonnes nouvelles qui n’ont pas cessé de m’arriver de votre santé. Le travail que vous vous imposez pour exceller dans le genre épistolaire, se dissimule le plus souvent sous l’éclat naturel de votre style. Dès lors que la nécessité ne l’impose