Page:Œuvres complètes de Saint Ennodius, évêque de Pavie, tome 1, 1906.djvu/110

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l’amitié muette ne se distingue guère de l’indifférence et c’est étouffer l’ardeur de l’amour que de négliger d’écrire. Seules les lettres apportent quelque adoucissement aux tourments que cause l’absence; notre imagination y voit dépeint comme en un tableau ce qui nous est écrit. J’estime inutile d’insister sur ce point auprès de vous dont l’éducation s’inspira de principes si élevés, vous qui -vous partagez l’apanage de la noblesse et de l’instruction. Il n’est rien dans le domaine des beaux-arts qu’il vous soit permis d’ignorer satis encourir le reproche de négligence, vous qui ajoutez à l’éclat de votre naissance le privilège d’avoir eu pour maître Faustus, la gloire de Rome. Ainsi vous auriez plus de raison de m’objecter que je ne mérite pas ce que je vous demande que de prétendre ne savoir pas sur quel sujet vous devez m’écrire.

Mes chers Seigneurs, en vous adressant du fond du cœur mes salutations les plus humbles et les plus affectueuses, je vous prie de vous souvenir enfin de mes sollicitations et de vos promesses de m’écrire. C’est un soin qu’il ne vous est pas permis de négliger, car vous ne manquez ni de la science ni de l’éloquence propre à alimenter notre correspondance.

Lettre 12