Page:Œuvres complètes de Saint Ennodius, évêque de Pavie, tome 1, 1906.djvu/128

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

avais été informé; tandis que j’ai d’abord appris avec stupeur leur retour à la santé. J’en demeurai tout interdit et j’avais peine à croire à un bonheur que j’avais si peu le droit d’espérer. En vérité l’esprit humain est incapable de mesurer l’étendue des faveurs de la divine miséricorde. Elle a pour les esprits timides des ménagements tels qu’elle leur montre le port avant de leur laisser entrevoir les périls qu’ils ont courus pour y parvenir. Grand Dieu! Quel abîme était béant sous nos pas lorsque la puissance céleste, comme pour rendre plus éclatant le bienfait de la guérison des enfants, nous l’a accordé! Je le dis sans hésitation et je le déclare sans aucun détours (je confonds ma parole avec mes sanglots et la joie ne peut empêcher mes yeux de verser d’abondantes larmes) : souvent je considère le danger auquel j’ai échappé. Où nous sommes-nous trouvés? De quel désastre ta clémence divine nous a retirés pour nous rendre aux douceurs de la société? Sachons reconnaître un tel bienfait et rendre à son auteur, en faisant monter vers lui nos longs gémissements, ce que nous lui devons ; invitons-le à nous continuer les faveurs qu’il nous a déjà prodiguées en des circonstances si critiques. Prions-le, lui qui sait garder ce qu’il n donné et faire durer longtemps le vivant témoignage de sa puissance. Tels sont les vœux que