Page:Œuvres d’Éphraïm Mikhaël (Lemerre, 1890).djvu/147

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Le ciel, ce soir, est un rideau de fière pourpre
Et d’or féroce et d’orageuses broderies.
Écoute ! au delà des champs on entend sourdre
Je ne sais quel bruit de magiques cavaleries.

Peut-être le rideau solennel et sanglant
Va s’ouvrir, brusquement déchiré de lumière,
Et les chevaux cabrés, les grands chevaux fauves et blancs,
Comme une écume d’or secouant leurs crinières,
Vont peut-être jaillir hors des clartés terribles
Tels que des monstres élancés des eaux marines.