Page:Œuvres d’Éphraïm Mikhaël (Lemerre, 1890).djvu/205

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le lieu des sacrifices, des béliers aux belles toisons. De grandes femmes blondes tenaient aux plis de leurs robes brodées des grains de blé et des grains d’orge qu’elles jetaient en l’air à chaque pas, de sorte que des oiseaux sauvages les suivaient joyeusement. Les soldats, sans cuirasse et sans armes, balançaient pieusement des palmes et des rameaux de chêne. La voix des prêtres montait, psalmodiant des prières :

« Soleil, père, fécondateur, sauveur, donne-nous un roi qui soit bon comme était Phërohil. »

Le peuple, après chaque verset de la prière, répondait distinctement la maxime sacramentelle :

« Car les méchants sont malheureux ! »

Tous disaient cela d’une voix haute et solennelle, selon les rhythmes liturgiques, et les vieillards inclinaient la tête en signe d’intelligence.

Juillet 1889.