Page:Œuvres d’Éphraïm Mikhaël (Lemerre, 1890).djvu/241

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à peine sous ses pas crier les vieux ais de l’escalier. Le père la regardait disparaître. Il secouait la tête douloureusement. Alors Pierre se hasarda de nouveau à l’interroger.

« Où est allée Magdeleine ? Est-ce que… »

Des soupçons lui venaient qu’il n’osait même pas énoncer. Mais le père devina.

« Oh ! non, dit-il, non ; seulement… elle est folle. »

Il avait prononcé ces mots avec une sorte de stupeur. Il semblait épouvanté d’entendre ce qu’il disait. Raisonnable et pratique, il avait toujours considéré la folie comme une sorte de déshonneur. Il lui en avait coûté beaucoup d’avouer ce secret à son fils. Et maintenant que c’était dit, il frissonnait encore, et l’on voyait dans ses yeux plus de honte que de chagrin.

« Mais c’est impossible, disait Pierre. Elle a parlé fort sagement. Pas une idée déraisonnable…

— Viens, » dit le père. Il emmena Pierre dans l’escalier.

La porte de la chambre où Magdeleine s’était retirée restait entre-bâillée. Ils entrèrent en silence.

Toute la chambre était ornée comme une