Page:Œuvres d’Éphraïm Mikhaël (Lemerre, 1890).djvu/262

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

LE TENTATEUR SILENCIEUX


L e couvent de Saint-Valentinien se dresse parmi des ronces et des herbes dures sur une haute colline triste. Ce couvent fut jadis une forteresse. Des ruines de mâchicoulis hérissent encore par intervalles le mur extérieur. Aux quatre coins du bâtiment de lourdes tours à éperons épient la campagne. Les gargouilles, qui déversent maintenant les pacifiques pluies, ont la fauve couleur des pierres brûlées, car elles vomirent autrefois vers les plaines du soufre et du plomb fondu. Çà et là, sur les toitures, d’énormes crucifix barbares étendent