Page:Œuvres d’Éphraïm Mikhaël (Lemerre, 1890).djvu/73

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« Frappez cette étrangère, ô mon Dieu ! qu’elle meure
Sans entrer dans la terre auguste des Hébreux ;
Qu’elle ne dise pas au seuil de ma demeure
Les paroles de nuit qui me rendraient heureux. »

Or sous un tiède vent la mer orientale
A roulé dans l’exil les astres submergés ;
Et tandis que l’aurore impérieuse étale
Son orgueil enfantin dans les cieux saccagés,

La Reine vient, portant vers la montagne sainte
Le talisman qui fait fuir le rêve royal,
Et ses hérauts vêtus d’argent et d’hyacinthe
Jettent dans la campagne un appel nuptial.