Page:Œuvres de Blaise Pascal, XI.djvu/160

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

péché actuel ou originel, refuse par sa justice des grâces, sans lesquelles on ne peut faire les choses auxquelles on est obligé, comme d’aimer Dieu et de croire les articles de foi, etc. (2.2. q. 2. a. 5. ad. 1.). D’où il conclud que cette opinion, que l’on soutient contre les Molinistes, que la grâce suffisante n’est pas donnée à tous les hommes, et que Dieu ne veut pas sauver tous les hommes, est tres-catholique.

Il cite Pierre Lombard, qui rejette comme une opinion très fausse, le sentiment de ceux qui disent que Dieu veut que tous les hommes généralement soyent sauvés, sans en excepter un seul ; et qui ne reconnoit point que Dieu ait cette volonté envers d’autres qu’envers ceux qui sont sauvés en effet (Lib. 1. Sent. dist. £i. §46.) »

Clémencet analyse ensuite un fragment de l’écrit de Pascal sur la possibilité des Commandements (cf. infra p. 262), il termine avec la citation d’Estius (cf. infra p. 283) ; puis il ajoute. « Il seroit à souhaitter que l’auteur ne l’eût pas laissé imparfait. Que de lumières un esprit si pénétrant, et d’ailleurs si plein de foi, n’etoit-il pas capable de répandre sur une matière que les hommes ont tant obscurcie par leurs disputes ! ».