Page:Œuvres de Blaise Pascal, XI.djvu/178

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Canon 15 :

Si quelqu’un dit que le Juste pèche en toute bonne œuvre venielement, ou ce qui est plus insuportable mortellement, et qu’il en mérite la peine éternelle, et qu’il n’en est pas damné par cette seule raison, que Dieu ne luy impute pas ses œuvres à damnation : soit Anatheme.

Le sens du Concile n’est-il pas clair ?

Canon 18 :

Si quelqu’un dit que l’observation des Commandemens est impossible à l’homme mesme justifié et constitué sous la grâce : soit Anatheme.

Y a-t-il rien de plus clair ? Il semble que le Concile ait craint qu’on abusât de son expression et que pour cela il ne se soit pas contenté de dire : Si quelqu’un dit que les Commandemens sont impossibles aux Justes, [1]soit Anatheme ; Mais il dit : Si on dit que les Commandemens sont impossibles au Juste[2] et qui est constitué sous la grâce, [3]soit Anatheme ; Afin qu’on ne pût pas croire qu’il parlât de cette possibilité Pelagienne ; et qu’il parût clairement qu’il ne combat que ceux qui disent que les Commandemens sont impossibles aux Justes, mesme avec la grâce et dans le temps où [4]ils sont constitués sous la grâce, pour user de [5]ces termes : Car le Concile ayant dit justifié

  1. G. [qu’il].
  2. G. et, manque.
  3. G. [qu’il].
  4. Leçon de G. — P. donne : ils est constitué (sic).
  5. G. [ses].