Page:Œuvres de Blaise Pascal, XI.djvu/177

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Jesus-Christ au temps présent, observent ses Commandemens dans le mesme temps présent où ils l’aiment, mais non pas qu’ils auront le pouvoir de les garder à l’avenir. Aussi le Concile avertit, au mesme endroit, qu’ils peuvent garder les Commandemens par le secours de Dieu.

Ensuite de quoy ayant cité beaucoup de passages de l’Ecriture qui commandent la Justice et l’observation des préceptes, ce qui seroit ridicule, si la nature humaine, mesme aidée de la grâce, en estoit absolument incapable, il conclut de cette sorte : D’où il est constant que ceux-là répugnent à la vraye foy, qui disent que le Juste pèche en toutes ses bonnes actions.

Et partant, le Concile prétendant avoir prouvé ce qu’il avoit proposé, que les Commandemens ne sont pas impossibles aux Justes, lors que, par le moyen de cette preuve, Car ceux qui aiment Jesus-Christ gardent sa parolle, il tire cette conclusion : Donc le Juste ne pèche pas dans toutes ses bonnes actions, peut-on nier qu’il n’a prétendu dire autre chose dans sa proposition qu’on rend équivoque, que ce qu’il dit dans sa conclusion, qu’on ne peut tirer en divers sens, sçavoir : Que le juste ne pèche pas quand il fait de bonnes actions et par le mouvement de la grâce ?

Et cela est parfaitement eclaircy par les Canons qu’il en forme, qui sont toujours la substance et comme l’ame des Chapitres. Voici tous ceux qu’il en tire touchant cette possibilité.