Page:Œuvres de Blaise Pascal, XI.djvu/210

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Juste pour un tems quittent Dieu avant qu’il les quitte, mais que la raison pourquoy ils quittent Dieu est qu’ils ont esté abandonnez de luy à leur libéral arbitre, ce qui est la mesme chose que ce que dit St Prosper et que j’avois proposé. Vous y voyez ces deux delaissemens, l’un dans lequel Dieu suit et qui est sans mystère ; l’autre dans lequel Dieu précède, est tout plein de mystère. Je n’exagère point cela davantage. Mais pour vous faire voir que, quand nous n’aurions pas ces passages formels, c’est une chose si indubitable dans la doctrine de S’Augustin que l’homme ne quitteroit jamais Dieu, si Dieu ne l’avoit quitté, je veux vous faire voir que le contraire ne peut subsister que par la ruine de tous ses principes.