Page:Œuvres de Blaise Pascal, XI.djvu/269

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c’est ce qui fait aujourd’huy le sujet de toutes les disputes présentes. Tant l’insolence et l’erreur s’accompagnent facilement et s’accroissent en peu de tems lorsque l’impunité en favorise le progrés.

Mais pour arrester toute la vaine [1][subtilité] de leurs raisonnemens, ne suffi t-il pas de leur dire que, comme leur sentiment est fondé, non pas sur des décisions expresses qui les appuyent, mais sur ce qu’il n’y en a pas pour les condamner, non pas sur des passages formels, mais sur le défaut des passages contraires, non sur une vérité solide et palpable, mais sur le néant, non sur des propositions, mais sur une supposition, il est au pouvoir de qui que ce soit d’en former un contraire sur une supposition contraire avec autant de raison et de fondement.

Mais pour arrester leur vaine subtilité, et pour leur faire sentir l’absurdité, et [2][le ridicule] de leur manière de corrompre le Concile, il leur en faut proposer un semblable, afin qu’ils reconnoissent sans obscurité dans les autres ce que les passions qui les engagent au sentiment qu’ils ont embrassé les empesche d’apercevoir dans eux-mesmes. Qu’ils se figurent donc qu’il s’offre aujourd’huy des personnes qui entreprennent d’introduire une opinion nouvelle, et de l’accommoder aux termes du Concile en discourant en cette sorte :

« Nous nous soumettons au Concile, et anathe-

  1. Un blanc au manuscrit ; leçon proposée par E. Jovy, op. cit.
  2. Ici un blanc au manuscrit : les deux mots ont été ajoutés par un correcteur ancien.