Page:Œuvres de Blaise Pascal, XI.djvu/271

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l’Eglise. Car je suppose que leur ardeur prend sa source de l’amour qu’ils ont pour la vérité, et non pas de la haine qu’ils auroient pour une erreur particulière ; et qu’ainsi tout ce qui est également faux leur est également odieux.

Qu’ils considèrent maintenant ce qu’ils font dans leur sentiment, et si ce n’est point une imitation parfaite de ce qu’ils viennent de détester dans les autres. Certainement il faut ou qu’ils soient aveugles s’ils n’en voyent pas la parfaite conformité, ou qu’ils soient bien injustes, s’ils ne partagent pas leur aversion, puisqu’ils doivent avoir de semblables sentimens pour les sujets qui sont entièrement semblables.

Reconnoissons donc sincèrement qu’on ne doit point corrompre de cette sorte les plus saintes veritez que Dieu ait mises dans son Eglise, et que c’est en abuser d’une manière bien indigne et bienoutrageuse, de prétendre que le Concile ayant à ruiner ses hérésies touchant la possibilité absolue et l’impossibilité absolue des préceptes, il ait établi cette puissance contre les uns, et cette impuissance contre les autres en des cas qui n’arriveroient jamais.

Car n’eust-il pas esté bien plus séant, plus utile, etc…

Mais si le mot de possible a un sens si vaste, celuy de pouvoir n’en a pas un moins étendu ; car n’est-il pas visible que puisqu’une chose est dite estre en nostre puissance lorsqu’elle se fait quand nous le voulons, et qu’elle ne se fait pas quand nous