Page:Œuvres de Blaise Pascal, XI.djvu/280

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Premier moyen.

D’examiner le sens par les simples termes[1]

Que les termes de cette Proposition n’enferment que le premier sens.

Il n’est pas nécessaire d’employer un long discours pour montrer que les termes de cette Proposition, Que les Commandemens ne sont pas impossibles aux Justes, n’enferment simplement que le sens, Qu’il n’est pas impossible que les Justes observent les Commandemens ; Et qu’elles n’ont point celuy-cy, Que tous les Justes ont toujours le plein et entier pouvoir auquel il ne manque rien de la part de Dieu, pour accomplir les préceptes.

La simple intelligence de la Langue le tesmoigne, et il n’y a point de Règles de Grammaire, par lesquelles on puisse prétendre que dire qu’une chose n’est pas impossible : soit dire, qu’elle est toujours possible du plein et dernier pouvoir, puisqu’il suffît qu’elle soit possible quelquefois, pour faire qu’elle ne soit pas impossible, sans qu’il soit nécessaire qu’elle le soit toujours.

Et s’il est besoin d’eclaircir une chose si claire par des exemples, n’est-il pas véritable qu’il n’est pas impossible aux hommes de faire la guerre ? Et cependant il n’est pas toujours au pouvoir de tous les hommes de la faire.

  1. Lacune de deux lignes environ au manuscrit.