Page:Œuvres de Blaise Pascal, XI.djvu/282

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Second moyen.

D’examiner le sens de ces paroles par l’objet, etc[1]

Si l’on montre que les Pères et le Concile, ayant à réfuter cette erreur, Que les Commande mens sont impossibles aux hommes, en ce sens que cette impossibilité soit absolue et invincible, y ont simplement opposé ces paroles, Les Commandemens ne sont pas impossibles aux hommes, il sera vray sans doute qu’on ne pourra prétendre qu’ils ayent par là fait autre chose que nier ce qui estoit affirmé, et dans le mesme sens précisément, c’est-à-dire qu’ils auront establi, Qu’il n’est pas impossible qu’on observe les Préceptes’, et qu’il sera ridicule de dire que cette décision enferme un pouvoir continuel et accompli pour les observer actuellement.

Car n’est-il pas visible que si quelqu’un, par exemple, dit qu’il est impossible que l’on vive cinquante ans sans maladie, celuy qui dira simplement au contraire qu’il n’est pas impossible que l’on vive cinquante ans sans maladie, n’a fait autre chose que de nier ce qui estoit affirmé, et dans le mesme sens, c’est-à-dire que de nier cette impossibilité absolue, sans néanmoins establir par là un pouvoir continuel et entier de vivre tout cet âge sans indisposition…[2].

Cela estant posé généralement, il n’est plus question sur ce sujet particulier que de faire voir que les Pères et les Conciles ont eu cette erreur à combattre,

  1. Lacune de cinq lignes environ au manuscrit.
  2. Lacune d’une ligne environ au manuscrit.