Page:Œuvres de Blaise Pascal, XI.djvu/288

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comment pourroit-on autrement s’y opposer quand elles commencent à paroistre ?

C’est ainsi que les Saints Pères, qui ont combattu Nestorius, publient, avec une sainte joye, que Saint Augustin l’a étouffée avant sa naissance, admirant la providence particulière de Dieu sur son Eglise, de l’avoir si saintement armée des Ecrits de ce saint docteur, avant que le Démon eust armé cet hérésiarque des erreurs dont il la de voit combattre.

S. Prosper…[1]

Il seroit inutile d’en rapporter plus d’exemples. On voit assez de là qu’on ne peut pas conclure de ce qu’une hérésie n’auroit point encore eu de sectateurs qu’il seroit faux que les Pères s’y fussent opposez. D’où l’on peut tirer la conséquence sur le sujet dont il s’agit en ce discours.

Preuves du second point.

Que les Saints Pères qui ont establi que les Commandemens ne sont pas impossibles auroient esté obligez à l’establir en ce sens, qu’il n’est pas impossible que les hommes les observent, quand mesme il n’y auroit point eu d’heresie du sentiment contraire, par cette seule raison que les Pelagiens leur reprochoient continuellement de la tenir, de nier le libre arbitre, et de soutenir que les Commandemens sont impossibles absolument et que les hommes sont dans une nécessité inévitable de pécher.

  1. Ici une lacune de quatre lignes environ au manuscrit.