Page:Œuvres de Blaise Pascal, XI.djvu/294

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trompez grossièrement vous mesme, ou vous essayez de surprendre et de tromper les autres ; nous ne nions point le libre arbitre.

Il seroit inutile de rapporter plus de preuves d’une vérité si claire, que les défenseurs de la grâce estoient sans cesse attaquez de ces reproches, qu’ils nioient le libre arbitre, et qu’ils soustenoient que les Commandemens sont impossibles absolument, et que les hommes sont dans une nécessité invincible de pécher, ce qui est l’erreur des Luthériens. Apres quoy il n’y a rien de plus évident que l’obligation qu’ils avoient de réfuter cette erreur aussi bien que les Pères du Concile, puis qu’encore qu’ils n’eussent pas d’heretiques qui les soustinssent, ils en avoient qui les leur imputoient avec tant d’asseurance.

Mais afin de confirmer invinciblement la nécessité qu’ils avoient de le faire, il faut ajouter qu’ils avoient en effet des hérétiques dont ces erreurs estoient les capitales, ce qui achevé l’obligation qu’ils avoient de condamner ces opinions. C’est le sujet du troisième point.

Preuves du troisième point.

Que les Pères qui ont establi que les Commandemens ne sont pas impossibles, estoient obligez à le déclarer en ce sens, qu’il n’est pas impossible que l’on garde les Commandemens ; à cause des Manichéens qu’ils avoient à combattre, qui soustenoient une im-