Page:Œuvres de Blaise Pascal, XI.djvu/301

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III[1]
Du véritable sens de ces paroles des Saints Pères et du Concile de Trente : Les Commandemens ne sont pas impossibles aux justes.

Apres avoir si clairement montré que le véritable sens du Concile de Trente touchant la possibilité des Préceptes, est qu’ils sont possibles avec la grâce et impossibles sans la grâce, Et que le secours de la grâce qui les rend possibles, de ce plein et dernier pouvoir auquel il ne manque rien de la part de Dieu pour agir, est présent aux Justes ou absent selon qu’il plaist à Dieu, qui ne le doit à personne, de le donner ou de le retirer, selon les loix impénétrables de sa sagesse, il paroistra sans doute étrange qu’on voye icy traitter cette question particulière du sens d’un seul passage détaché, Que les Commandemens ne sont pas impossibles aux Justes, qui est si manifeste de luy-mesme, puis qu’il signifie simplement qu’il n’est pas impossible que les Justes n’accomplissent les préceptes, parce qu’il n’est pas impossible

  1. Ms. 12449, fos 651-652 ; la première partie seule a été publiée par Bossut et constitue dans son système le début d’une Dissertation, pp. 464 à 465. — Il semble en effet qu’il faille voir dans ce fragment deux développements séparés, le premier étant une autre version de l’introduction du fragment II (cf. supra p. 263) ; le second rappelant les idées du Second Moyen (cf. supra p. 266).