Page:Œuvres de Blaise Pascal, XI.djvu/309

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Ce qu’à la vérité ils peuvent accomplir par le secours de Dieu.

Par où il joint à la grâce sanctifiante qui rend les hommes enfans de Dieu, le secours actuel, pour donner le pouvoir d’accomplir les Commandemens.

Qui doute donc que le Concile ait entendu autre chose sinon que les Commandemens sont possibles aux Justes pourvu que Dieu les secoure, ce qui n’est contesté que par les seuls Luthériens, lesquels seuls il avoit alors à combattre ?

Ensuitte le Concile déclare que les Justes ne sont pas toujours exempts de péchez véniels, mais qu’ils ne détruisent pas la Justice. Et rapportant plusieurs passages de l’Ecriture qui montrent qu’il n’est pas impossible que les saints aidez par la grâce accomplissent les préceptes, il conclud en cette sorte :

D’où il s’ensuit nécessairement — unde constat — que ceux-là s’opposent à la vérité de la foy, qui soutiennent que les Justes pèchent en toutes leurs actions.

Sur quoy il est aisé de juger que puisque le Concile a crû avoir conclu par ces paroles, Donc les Justes ne pèchent pas en toutes leurs actions, ce qu’il avoit proposé par celles-cy : Les Commandemens ne sont pas impossibles aux Justes, il n’avoit entendu autre chose, sinon qu’il n’est pas impossible qu’ils observent quelquefois les préceptes, et non pas que les Justes ont toujours le pouvoir de les observer ; puisqu’autrement il n’auroit ny prouvé, ny conclu ce qu’il avoit proposé.

Car c’est bien une mesme chose de dire qu’on ne