Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923.djvu/124

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I08 FRANÇOIS VILLON

Mots où /'e atone final est suivi de nt. — Il compte pour une syllabe : mendmit T235; r'imt T ^^^^O) prient T 1332, estflïëht T 801; fuïênt D x 35, etc. Quant au mot ten- draient, T 1497 (décasyllabique) :

Ne lue tendraient ne tme matinée

ôiênt forme bien deux syllabes; mais comme -ent tombe à la césure, après la quatrième syllabe, cet -ent ne compte pas dans la mesure du vers.

Dans les futurs de la première conjugaison, Villon ne compte jamais pour une syllabe Ve intérieur après une voyelle et devant une consonne : pWerai T 33 ; mïïeray T 155 ; pôTera T 1040 ; salueront T 134^. Il en est de même de l'adverbe -vrïïîêinënt T 593 : Honnestes si furent vraie- ment (^ACI): F supprime -si, et fait, par suite, -vraiement de trois syllabes. Dans Palhelin où -vraiement figure treize fois, il est six fois trisyllabique et sept fois disyl- labique.

Rlme. — La versification, au xv*^ s., était réduite à sa plus simple expression et n'avait pas encore subi les condi- tions restrictives et tyranniques que les versificateurs des siècles suivants allaient lui imposer. Chez Villon, les con- sonnes finales des rimes masculines et féminines sont tou- jours strictement identiques, et les terminaisons en^, :{ ou X qui n'eussent point été admises à la rime aux xii*^ et xiii^ siècles dans le dialecte de l'Ile-de-France (Roniania, t. XLII (191 3), p. 355) étaient considérées comme pure- ment graphiques au temps de Villon, et pleinement admises ; de même les finales m et n, d et t. Admirateur de Jean de Meun, Villon recherche, comme l'avait fait ce dernier, la rime riche, celle qui comporte l'identité de la consonne d'appui et même de la voyelle qui précède cette consonne {chimère : effiinere T 828-9). La raison du charme

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