Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923.djvu/165

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PLAN DE LA PRÉSENTE EDITION I49

semble bien qu'en pareille matière toute question d'amour- propre doit être mise de côté, et que l'effort de chacun est de chercher à atteindre, à travers les incertitudes de la tra- dition, la bonne leçon ou celle, du moins, qu'il suppose être telle. Aussi ce travail ne saurait-il être fait au pied levé ; mais il demande tout au contraire une préparation assex longue, indispensable pour l'aborder ensuite avec quelques chances de succès. Ces conditions ont ainsi été formulées par un des maîtres de l'érudition française : « Pour bien com- prendre un auteur, il faut connaître les circonstances de milieu et de moment qui ont influé sur lui, l'état de sa langue à son époque et son usage grammatical particulier, enfin le détail des institutions et des mœurs du pays où il a écrit'. »

Chaque strophe comme chaque pièce séparée sont l'ob- jet d'une appréciation d'ensemble qui est imprimée en romain : c'est le commentaire. Les notes qui suivent, quand il y a lieu, tendent à fournir au lecteur les renseignements nécessaires à l'intelligence du texte au triple point de vue littéraire, historique ou grammatical-. Les documents cités pour la démonstration, la plupart inédits, sont tous, sauf de très rares exceptions, contemporains de Villon ou antérieurs à son époque : ce sont autant de tesîi di lingua dont le but est de replacer l'œuvre dans son milieu et d'ai- de l'optimisme singulièrement imprudent d'un récent commentateur qui se flatte que son travail « donnera à qui le voudra le moyen de lire sans fatigue l'œuvre poétique de Villon, en en comprenant non seulement les allusions les plus obscures, mais encore la très grande beauté. » Léon Villain, François Villon, lecture cotnmentèe (Paris, 1920, gd in-80), p. 6.

1. Salomon Reinach, Manuel de philologie classique (Paris, 1904), in-8", p. 52.

2. Pour ce dernier, on pourra se reporter avec fruit à VHistoire de la langue française de M. F. Brunot, t. 1(1905), p. 401-534, Livre troisième, Le moyen français (xiv« et xv* siècles).

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