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FRANÇOIS VILLON

sion de 1456[1], mais il ne semble pas qu’il en ait fait autrement usage, si ce n’est dans une affaire de vol commis en Anjou, en 1455 (si toutefois elle le concerne), et qu’il conviendra d’examiner bientôt.

Quant à la date exacte de sa naissance, une plus grande précision pour l’établir est rendue impossible par suite de l’indifférence qu’on professait alors pour les questions touchant à l’identité des personnes, indifférence qui s’explique, dans une certaine mesure, par l’absence de registres de baptême et de tout état civil. C’est ainsi que la date de naissance de François de Montcorbier ne nous est révélée que par de rares déclarations assez peu précises de sa part[2] et contrôlées à l’aide de non moins rares documents d’archives où il y est fait allusion.

Le père de François dut quitter la métairie des Loges, qui sans doute ne suffisait pas à le faire vivre, pour venir tenter la fortune à Paris. C’est là qu’il se maria avec une femme d’origine angevine, comme paraissent bien l’établir l’existence d’un vieil oncle, religieux dans une abbaye d’Angers, et cette affaire de vol à laquelle il vient d’être fait allusion. De ce mariage naquit un fils qui devait devenir à jamais célèbre sous le nom de Villon. Le père de celui-ci mourut de bonne heure, laissant une femme, veuve et sans ressources à un moment particulièrement critique où Paris, encore sous la domination anglaise, vivait dans des transes à peu près continuelles, alors qu’au fléau de la guerre civile et de la guerre étrangère venait s’ajouter la famine accompagnée d’épidémies meurtrières avec tout le cortège de misères qu’elles traînent après elles[3]. Ces temps

  1. Cette lettre est publiée plus loin, p. 27, en note.
  2. Test., I ; 81 ; 755 ; Poés. div., XI, 12.
  3. Journal d’un bourgeois de Paris, p. 297 et suiv. ; et la Complainte sur les misères de Paris, composée en 1425, fr. 5322, fol. 81 v°-82. Cette