Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923.djvu/23

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fut toujours pas le cas du jeune François. Mais par qui fut-il présenté à maître Guillaume ? Vraisemblablement par sa mère qu’un lien de parenté unissait peut-être à ce dernier, soit par ses tantes, les mêmes que le poète s’empressera de léguer avec son « pavillon » par une de ces plaisanteries dont il est coutumier, au bon chapelain de Saint-Benoît[1]. Celui-ci, né vers 1400, était venu fort jeune à Paris et avait suivi les cours de l’Université. Après avoir passé la maîtrise ès arts, il était reçu bachelier en décret le 20 juin 1421 ; le 20 novembre de la même année, il lisait le second livre des Décrétales dans les Écoles supérieures de la rue Saint-Jean-de-Beauvais à l’enseigne des Connins[2]. On le retrouve pareillement le 25 octobre 1424 lisant le premier livre des Décrétales dans les mêmes Écoles[3]. Il avait déjà été pourvu, en 1423, de la chapellenie de Notre-Dame en l’église de Chantilly, près Paris, bénéfice bien modeste puisqu’il consistait seulement en une redevance de blé mouture sur le moulin de ce même lieu de Chantilly : il lui fut néanmoins contesté ; mais la Cour qui avait renvoyé l’affaire à l’abbé de Sainte-Geneviève, avait toutefois adjugé la récréance de ladite chapelle en litige à maître Guillaume de Villon, laissant ainsi pressentir dequel côté était le bon droit[4].

    Magdalene, obitus fundatus per venerabilem virum magistrum Guillermum Villon. Pro cujus fundacione habemus vingiti (sic pro viginti) [libras cum] octo solidis parisiensibus annui redditus. Et pro augmentacione ipsius vir venerabilis dominus Johannes Leduc, quondam frater istius Confratrie, et antea discipulus prefati magistri Guillelmi Willon, dedit nobis duodecim libras ad emendum redditus : xii l. t. » (6 janvier). Arch. nat. LL 437, fol. 2.

  1. Lais, 69-72.
  2. Marcel Fournier, La Faculté de Décret de l’Université de Paris au XVe siècle, t. I, p. 219.
  3. Ibid., p. 229. — La leçon Curriculorum est à corriger en Cunniculorum (ligne 27).
  4. Longnon, Étude biogr., p. 17-18, et Pièces justificatives I, II, p. 127-130.