Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923.djvu/22

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un respectable chapelain de Saint-Benoît-le-Bientourné[1], maître Guillaume, dit de Villon, né à Villon à cinq lieues de Tonnerre et dont, suivant l’usage, il avait pris le nom. C’était d’ailleurs une habitude à Saint-Benoît que les chanoines et les chapelains admissent chez eux, pour faire leur éducation, de très jeunes enfants qui plus tard demandaient souvent, en retour des bons soins qu’ils avaient reçus, à entrer dans la communauté qui les avait accueillis[2]. Ce ne

  1. Jusqu’à la moitié du xive siècle, l’église Saint-Benoît dont le chœur, contrairement à la liturgie, regardait l’occident et le portail l’orient, s’était appelée, pour cette cause, Saint-Benoît-le-Bétourné (le mal tourné) (cf. dans du Breul-Malingre la lettre d’Étienne, abbé de Sainte-Geneviève, adressée au pape sur la mauvaise orientation de Saint-Benoît, les Antiquitez de la ville de Paris, 1640, in-fol., p. 152 ; et le plan de Saint-Benoît dans Longnon, Étude biog., (f. 204 v°). On obvia à cet inconvénient en changeant la place du maître-autel qui fut reporté à l’est du côté du portail, lequel fut bouché, et l’accès de l’église fut ménagé par une porte latérale qu’on ouvrit dans le cloître, au nord. Saint-Benoît s’appela alors le-Bientourné, et c’est sous ce nom qu’on le voit toujours désigné depuis cette transformation dans les documents du temps dont le plus ancien connu remonte à 1349. (Bournon, Rectifications et additions à l’abbé Lebeuf, p. 95. Du Cange cite encore un exemple de Sti Benedicti bestornati en date de 1450, s. v. bestornatus.) Aussi ne s’explique-t-on pas que Longnon emploie toujours l’expression S. Benoît-le-Bétourné alors que les pièces justificatives auxquelles il renvoie donnent S. Benoît-le-Bientourné, ecclesia s. Benedicti beneversi (Étude biogr., p. 133 ; 173 ; 190 (documents) ; p. 10 ; 17 ; 19, 35 ; 70 (texte) ; p. xvi ; lx ; lxii ; 1re éd. des Œuvres de Villon) ; de même G. Paris, François Villon (1901), p. 17 ; et Schwob, Rédactions et notes, p. 73, alors que le titre courant du chapitre premier de son livre est « La communauté de Saint-Benoît-le-bien-tourné », p. 1-32.
  2. Déjà, vers 1430, Guillaume de Villon avait pris comme élève un jeune enfant de dix ans, Jean le Duc, qui, cinquante ans plus tard, devenu prêtre et chapelain de Saint-Benoît, augmentait l’obit fondé à la Grande Confrérie aux Bourgeois de « venerable personne maistre Guillaume de Villon ». On lit, en effet, dans le Martirologe de ladite confrérie : « Epiphania Domini. — In vigilia Regum, in ecclesia beate Marie