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NOTICE BIOGRAPHIQUE

abrégé encore, et d’une candeur pleine de charme[1]. Maître Guillaume ne manqua pas non plus d’expliquer à son élève les cérémonies de la religion chrétienne, les histoires touchantes ou terribles de l’ancien et du nouveau Testament reproduites sur les vitraux et les murs des églises, comme celles de Théophile et de Marie l’Égyptienne ; et, à Notre-Dame, les célèbres bas-reliefs en pierre peinte représentant les « fais des apostres et l’istoire de Joseph le patriarche », alors en cours d’exécution (ils ne furent terminés qu’en 1451), et que Du Breul, au XVIIe siècle, a pu voir encore[2].

Lorsque François fut arrivé à sa douzième année et suffisamment dégrossi, maître Guillaume, tout en continuant à l’hospitaliser chez lui, jugea que le temps était venu de lui faire suivre les cours de l’Université, et le fit inscrire à la Faculté des arts sous le nom de François de Montcorbier. C’est sous cette désignation qu’il figure sur les registres de la Nation de France où sa bourse est taxée à deux sous parisis[3]. C’est sans doute, alors, qu’il joignit à son nom patronymique de Montcorbier le nom de Villon qui était celui de son protecteur maître Guillaume. C’était, comme le remarque Gaston Paris, une façon de se classer honorablement et sous un patronage respecté dans la famille universitaire[4]. Doué d’une vive intelligence et désireux sans doute de reconnaître les bons offices du généreux chapelain de Saint-Benoît,

  1. Les preuves en sont données aux Notes.
  2. Cf. Guillebert de Metz, Description de Paris sous Charles VI, dans Paris et ses historiens, p. 153 et notes.
  3. La bourse était la cotisation hebdomadaire imposée aux écoliers : elle était calculée sur leurs ressources présumées. « L’unité de compte était appelée la « bourse » (bursa) : une bourse était la somme que le candidat dépensait pour son entretien, nourriture, vêtements, livres. » Cf. Thurot, De l’organisation de l’enseignement dans l’Université de Paris au moyen âge (1850, in-8, thèse), p. 61.
  4. Gaston Paris, François Villon (Paris, 1901, in-8), p. 24.