Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923.djvu/49

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NOTICE BIOGRAPHIQ.UE 33

Pour le moment, Villon ne pouvait donc songer à ren- trer à Paris. Il se dirigea vraisemblablement sur l'Anjou où nous le perdons de vue. Mais, en feuilletant le recueil de lettres de rémission du Trésor des Chartes, on relève, à la date du mois d'octobre 1455, le cas d'un certain Jehan des Loges, mercier, natif du pays d'Anjou, jeune enfant âgé de dix-neuf ans ou environ, clerc deux fois arrêté pour vol, qui s'est « absenté »,et qui implorait la grâce du roi. Vitu' est le seul qui ait signalé cette pièce sur laquelle un silence absolu a été observé par tous ceux qui se sont occupés de Villon jusqu'à ce jour-. Le document est pourtant assez important pour qu'on en fasse mention, ne serait-ce que pour le réfuter, s'il y a lieu. Vitu, sans insister davantage, fait justement remarquer les coïncidences singulières qu'il présente et qui pourraient fort bien s'appliquer à notre

aucun ne le recelle, héberge, donne aide ou confort, sur peine de forf- faire corps et biens envers le Roy nostre sire ; mais quiconques le trou- vera — hors lieu saint — si se efforce de le prendre a assemblée de gens et cry a haro, a son de cloches, et par toutes les manières que l'en pourra, et l'amaine a Justice pour recepvoir punicion de ses meffaiz sur et après ledit bannissement, sur la peine dessusdite. Et sera icellecedule rapportée par le crieur, et sera tout joinct au procès pour punir ceulx qui feront le contraire.» Fr. 23637, fol. no (dernier chap,, des Peines).

1. AugusteYku, Notice sur François Villon, Paris, 1873, in-80, p. 29.

2. Il est d'autant plus singulier que Longnon ait volontairement négligé ce document qu'il fait la remarque suivante : « Il n'est pas pro- bable que notre fugitif ait eu des ressources suffisantes pour vivre hon- nêtement pendant le laps de temps qui s'écoula entre le 5 juin 1455 et le mois de janvier suivant. Il est possible que ce soit alors qu'il ait con- tracté ces liaisons malsaines qui devaient le conduire à deux pas du gibet. » ÉtiiJe biographique, p. 37. — Ce silence est sans doute impu- table au discrédit jeté par Gaston Paris sur le travail de Vitu dans un article d'une sévérité peut-être excessive. Certes, les inexactitudes et les liypothèses aventurées abondent dans cette brochure; mais il s'y ren- contre aussi des observations et des faits exacts qu'on ne saurait méconnaître. Cf. Revue critique, 1873, p. 190-199.

François Villon. — I. 3

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