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NOTICE BIOGRAPHIQUE 53

son diocèse et comme pasteur de ses ouailles pendant plus de vingt années qu'il occupa le siège épiscopal d'Orléans ' . Mais ces mérites, très réels, étaient obscurcis par une ava- rice notoire et par un esprit procédurier poussé à ses plus extrêmes limites. Dévot comme il l'était à saint François % on aurait pu croire que cette considération l'aurait incliné à une certaine indulgence envers Villon, si l'on ne savait que chez des natures entières comme celle de notre évêque c'était là, au contraire, une raison pour une sévérité plus grande \

Cependant la Fortune, que Villon avait tant accusée, daigna enfin lui sourire. Le 20 octobre 1461, le nouveau

��1. Gallia Cbristiana, t. VIII (Paris, 1744), col. 1479-80.

2. Lottain, Recherches hist. sur la ville d'Orléans (1836-1837), t. I, p. 326.

3. Thibault d'Auxigny se comporta avec sévérité envers Villon, mais ne lui témoigna pas, en somme, une hostilité particulière. Autrement il lui eût été facile de le faire extraire de sa prison et transporter ailleurs, là où le roi ne devait point passer, à cette fin de l'empêcher de bénéfi- cier de la joyeuse entrée du prince. C'est ainsi qu'un certain Pierre Fredy qui, après quatre defïaux à ban donnés contre lui, s'était rendu à la Conciergerie du Palais, à Paris, espérant être délivré en vertu de l'entrée du roi Charles VIII, fut extrait, par ordre, de ladite Concierge- rie et transporté en lieu sûr, jusqu'après l'entrée du roi à Paris, où on le ramena ensuite pour lui faire son procès (30 juin 1484). Cf. le texte publié par B. de Mandrot dans VExtrait de V Annuaire- Bulletin de la Société de V Histoire de France, an. 1907, Supplément aux Lettres de Charles VIII, p. 4, n° 2. — Même mesure avait été prise à l'endroit de Guillaume Do3'at, détenu à la Conciergerie du Palais, afin qu'il ne pût profiter de la grâce d'usage lors de l'entrée du roi à Paris (i i juin 1484), p. 3, no I. A noter que Doyat était incarcéré régulièrement. Rien de tel avec Villon qui eut toute facilité « pour faire ses dilligences de lever ses lettres de remission » selon la teneur du brevet qui était remis à chaque prisonnier en cette occasion. Cf. fr. 5909, fol. 350 \°, Brevet pour ung prisonnier .

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