Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923.djvu/70

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roi Louis XI passait à Meun[1] et, suivant l’usage qui libérait tous les prisonniers lors de la première entrée du souverain dans l’une de ses bonnes villes, Villon vit les lourdes portes de son cachot s’ouvrir devant lui. Aussi quels cris de joie ne poussa-t-il pas et quelles actions de grâces pour « Loys, le bon roy de France » ! Dans sa reconnaissance, il va jusqu’à lui souhaiter « douze beaus enfans tous masles[2] » ! Enfin Villon allait pouvoir rentrer dans son cher Paris. Malheureusement, ses lettres de rémission ne nous sont pas parvenues[3]. On aurait pu savoir, par elles,

  1. Lettres de Louis XI (Soc. de l’Hist. de France), t. XI, p. 5 : la veille, le roi avait fait sa joyeuse entrée à Orléans. Ibid.
  2. Test., huit. vii, viii, ix.
  3. Cf. dans le Formulaire de lettres le texte d’une « remission a cause d’un joyeulx advenement », fr. 6022, fol. 106vo, Une autre fois, en juillet 1474, dans un court passage que Louis XI fît à Paris « où il ne séjourna qu’une nuit » (Chronique scandaleuse, édit. B. de Mandrot, t. I, p. 314-315), fantaisie lui prit de libérer les prisonniers détenus en son Palais. « Le viie jour de juillet mil IIIIc Lxxiiij le roy, nostre Sire, estant en son Palais a Paris, de son mouvement voult et ordonna que tous les prisonniers lors detenuz en son Palais pour cas de crime ou delict ou pour amendes a luy adjugees et par quelque auctorité qu’ilz fussent detenuz, fussent purement et simplement delivrez et mis hors de prison. Et avec ce leur a quicté, remis et pardonné tous les caz qu’ilz pourroient avoir commis et pour lesquelz ilz estoient detenuz, et en commanda lettres leur estre faictes s’ilz les requeroient a moy Jehan le Prevost, son secetaire. » Fr. 5908, fol. 144vo. — Le 21 avril 1483, la Dame de Beaujeu ayant manifesté le désir de libérer les prisonniers « pour son joyeux advenement « se vit opposer le refus de la Cour de Parlement. « Sur ce que le maistre d’hostel de Madame de Beaujeu a requis a la Cour qu’elle voulust permettre à la dicte dame de delivrer les prisonniers de la Conciergerie du Palais pour son joyeux advenement faict en ceste ville de Paris : veus par la Court les registres anciens touchant l’expedicion des prisonniers d’icelle par lesquels appert que nul prince ou princesse de ce royaulme ne de dehors, fors que le Roy nostre Sire, la Royne et Monseigneur le Daulphin, ne délivrent jamais aulcun prisonnier de la Conciergerie, que iceulx princes et princesses n’aient