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NOTICE BIOGRAPHIQUE 75

uiires et civiles '. Chez les gens de justice, on ne voyait que trop souvent des condamnations arbitraires, la confiscation des biens des victimes et le partage cynique de ces mêmes biens entre les accusateurs, les juges, le roi lui-même et ses favorites ^. La trahison, l'intelligence avec l'étranger, le Bourguignon et l'Anglais, tandis que la plus grande partie du sol était en leur pouvoir, semblaient l'apanage des plus hauts seigneurs du royaume; et, lorsque par hasard la justice consentait à intervenir, ils obtenaient alors des lettres de rémission ou des atténuations de peine qui étaient pour eux un encouragement à recommencer 5. A ce scan- dale, Louis XI devait chercher à mettre un terme : Charles de Melun et le connétable de Saint-Pol en firent — - par la main du bourreau — l'expérience personnelle. Quant à Balue, il en fut quitte pour une captivité de dix ans dans une cage de fer, et il eût pu dire, en vérité, que son chapeau lui avait sauvé la tète. Les étudiants enfin, ou

1. Cf. les nombreux témoignages réunis par H. Denifle, La désolation

des églises en France l'er s le îtiilieu du XV' siècle (1897), t. II,

p. 497-520 ; et mon édition de Gaguin, t. II, p. 325 et suiv.

2. Cf. l'affaire Jacques Cœur dans Vallet de Viriville, Hist . de Charles VU, t. III, p. 286 et suiv., et celle de Louis de Courcelles, Jean de la Fons, dont les détails sont particulièrement horribles. Ibid., p. 305-306.

3. Cf. les lettres de rémission du comte d'Armagnac (août 1445). A propos de ce dernier et de son fils, il y est dit, selon la formule de Chancellerie «... et les avons restituez et restituons a leurs bon famé et renommée. » (p. 135). Or, dans les charges en bref contre mgr. le comte d'Armagnac figurent : péchés contre nature ; fausse monnaie; assassinats ; vols; pillages ; viols ; meurtres; mises à la torture ; et cette mention « qu'il bat son confesseur quant il ne le veult absoudre » (p. 114) ; et cette autre : « qu'il a souvent battu un sien chapelain nommé messire Pierre, quant il luy refusoit choses secrettes entre eux. » Mathieu d'Escouchy, Chronique (édit. Beaucourt), t. III, p. 125.

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