Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923.djvu/93

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même, au lieu que de sa misère et de sa souffrance il tira ces accents de vraie poésie qui nous émeuvent si fort et qui rendent sa mémoire impérissable. Oublions donc l’homme que nous sommes incapables de juger avec pleine équité et qui nous échappe par tant d’endroits, pour ne voir que le grand poète lyrique dont l’œuvre, comme le dit justement, cette fois, Marot « est de tel artifice, tant plain de bonne doctrine et tellement painct de mille belles couleurs, que le temps, qui tout efface, jusques icy ne l’a sceu effacer. Et moins encore s’effacera ores et d’icy en avant, que les bonnes escriptures françoyses sont et seront myeulx congneues et recueillies que jamais[1]. »



  1. Il n’y a pas lieu, semble-t-il, de reproduire cette préface, si remarquable à tant d’égards, de Clément Marot, et que la plupart des éditeurs de Villon ont réimprimée.