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82 FRANÇOIS VILLON

vir, selon toute apparence, non plus que le Testament allé- gorique du duc d'Orléans qui n'est d'ailleurs qu'une simple ballade (bal. lxx, p. 129 de l'édit. Champollion-Figeac). Mais Tinspiration et le modèle de son Testament, c'est à Deschamps que Villon les a empruntés; c'est dans le Testa- ment par esbatement d'Eustache Morel que Villon a trouvé le cadre et la forme facétieuse de son poème ' ; quant à la

écrit sur un ton sérieux ne comporte aucune adjonction étrangère, aucune incidence, contrairement à ce qu'on a pu dire. Il se compose de 198 vers : Cy commence h testament que iceltny prisonnier fit cuidant mourir, luy estant en la prison. — Incipit : On dit que tout bon chres- tien ; explicit : Sic transit gJoria mundi (fi vo) .

I. Il n'est pas inutile de donner le texte de ce Testament par esbate- ment d'Eustache Deschamps; il permettra au lecteur de juger par lui- même, en connaissance de cause. On remarquera dans Villon, deux ou trois traits empruntés directement à Deschamps : Deschamps 1-2 =: Villon 1868; 1869; 1874 ; 1875 ; Deschamps, 33; 35; Villon = 1271- 1273. Ce sont là des rapprochements topiques, il en est d'autres moins directs qui ont été relevés à leur place au cours des Notes.

Autres lettres envoyées par Eustache, lui estant malade, et la manière de son Testament par esbatement :

Treschiers sires et vrais amis, Vos bonnes prières m'ont mis En estât de convalescence Et de santé, si com je pence, Du mal qui m'a griefment tenu. Ou de vous m'est moult souvenu Comme cil qui vous desiroie En languissant, ou je mouroie. Se me sembloit, d'une tiersaine Qui ne m'a pas esté tressaine ; Car destraint m'a trop malement Tant que j'ay fait mon testament En la forme et en la manière Qui s'ensuit :

J'ay esleu ma bière

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