Page:Œuvres de M. de Crébillon, tome premier, 1750.djvu/166

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S C È N E   VII.
Atrée, Thyeſte.
T H Y E S T E.

De ce tranſport, ſeigneur, que faut-il que je penſe ?
Qui peut vous emporter à tant de violence ?
Qu’a fait ce fils ? Qui peut vous armer contre lui ?
Ou plutôt contre moi qui vous arme aujourd’hui ?
Ne m’offrez-vous la paix… ?

A T R É E.

Ne m’offrez-vous la paix… ?Quel eſt donc ce langage ?
À me l’oſer tenir quel ſoupçon vous engage ?
Quelle indigne frayeur a troublé vos eſprits ?
Quel intérêt enfin prenez-vous à mon fils ?
Ne puis-je menacer un ingrat qui m’offenſe,
Sans aigrir de vos ſoins l’injuſte défiance ?
Allez : de mes deſſeins vous ſerez éclairci ;
Et d’autres intérêts me conduiſent ici.


S C È N E   VIII.
A T R É E.

Quoi ! Même dans des lieux ſoumis à ma puiſſance
J’aurai tenté ſans fruit une juſte vengeance !