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LIBER PARAMIRUM

l’Alchimiste ne ressente aucune sorte d’excès (exces-sus). La digestion étant interrompue, alors l’Alchimiste ne peut aucunement se maintenir à l’état de perfection dans son lieu d’opération (in suo instrumento). Donc il est nécessaire que la corruption ait lieu, laquelle devient ensuite la mère de toutes les maladies. Et il convenait à vous, médecins, d’observer très attentivement ceci en votre esprit et non pas de vous embarrasser dans vos ambages. Car la corruption souille le corps ; ce qu’elle est ou devient pour lui, l’exemple suivant vous le fera comprendre. Chacun sait que toute onde qui est claire et translucide est apte à être teinte d’une couleur quelconque. Ainsi le corps est semblable à l’onde ; la corruption est la couleur. Il n’est aucune couleur qui ne tire son origine du poison et qui ne soit, en même temps, le signe et l’indication du poison.

CHAPITRE IX


Afin nque vous compreniez mieux ces choses, sachez que la corruptionse fait par deux voies : Localement et Émonctoriellement[1] de la façon suivante. Si, comme nous l’avons dit, ceci a lieu dans la digestion, et que l’Alchimiste, en opérant son œuvre de séparation, succombe par un vice de la digestion défaillante, alors, au lieu de celui-ci, s’engendre la putréfaction qui est un poison. Car toute chose corrompue est un poison pour le lieu dans lequel elle séjourne, de telle sorte qu’elle est la mère d’un

  1. Localiter et Emunctorialiter.